Tout ce qu’on ne vous dit pas sur les vacances au Portugal (et à Lisbonne en particulier)…
Soyons clairs, le Portugal est un choix logique pour qui veut soleil, mer et montagne à prix raisonnable. Ce fut, en l’occurrence, notre choix pour cet été 2015. Comme d’habitude, j’avais passé un temps infini à préparer notre voyage itinérant à raison de trois nuits par étape. Trois nuits, trois lieux, trois ambiances. Tout d’abord l’Algarve, avec l’hôtel Dianamar d’Albufeira à l’esprit résolument balnéaire, à deux pas des commerces et des plages, avec des goodies de pension de famille : gouter avec gâteaux maison offert chaque jour, location gratuite de sièges et parasol pour la plage, grande terrasse avec vue sur la mer et petite cuisine à disposition des clients… Puis l’Alfama, le quartier typique de Lisbonne, où j’ai dégoté un petit appartement sous les toits, adorable cocon tout équipé, d’un romantisme fou, avec une vue à 180° sur les eaux. Enfin, un vaste duplex à baies vitrées donnant sur vignoble et verger dans un B&B viticole des montagnes de Porto, qualifié de « paradis » par mes enfants compte tenu des infrastructures proposées : piscine, tennis, baby-foot, vélos, ping-pong, hamac et bêtes en tout genre. En définitive, des vacances belles, riches, mais contrastées, parfois frustrantes et globalement épuisantes. Vous qui songez à partir l’été prochain au Portugal, sachez donc ceci :
- Vous ne serez pas les seuls, et surtout pas les seuls Français ! Vous risquez même de croiser plus de Français que de Portugais… qui, eux, sont partis en vacances ailleurs. Bonjour le dépaysement ! Le nombre de touristes français augmente de 20% par an et ça s’entend ! Au point qu’on jurerait être dans le 93 plutôt qu'à Lisbonne en visitant l’Oceanario !
- Vous allez faire la queue, beaucoup, tout le temps. Surtout à Lisbonne. Quelle que soit l’attraction incontournable concernée, du tramway à l’élévator en passant par cloîtres et musées, vous prenez une heure dans les dents. Vous atteignez le comble à Belem, où vous faites la queue pour acheter votre billet, puis pour rentrer dans la tour, puis pour monter dans la tour. Et une fois que vous êtes en haut ? Vous faites quoi ? Vous faites la queue pour redescendre, pardi !
- Vous n’aurez pas forcément une météo clémente. Il ne fait pas toujours beau, chaud, sec en ensoleillé au Portugal. Nous avons découvert l’Algarve sous la purée de pois. Nous nous sommes systématiquement réveillés sous la pluie et la grisaille dans la région de Porto. Et au Cap St Vincent, près de Lisbonne, battus par l’averse et le vent, emmitouflés dans nos K-way – ceux-là même qui provoquèrent les quolibets de mon mari quand je les fourrais dans nos valises –, nous nous sommes vraiment crus de retour en Ecosse.
- Vous ne vous baignerez pas dans une mer chaude. On vous dira qu’elle est chaude en Algarve et plus fraîche à l’Est, Océan atlantique oblige, mais il n’existe aucune règle. Cette année l’eau en Algarve était GLACIALE en raison du phénomène d'upwelling (le vent souffle depuis les terres et emmène au large l'eau chaude en surface qui est naturellement remplacée par de l'eau froide plus profonde). De quoi vous faire regretter les plages normandes !
- Vous allez monter, et descendre, monter, et descendre… Pas de douces collines et de gentils vallons, non, des pentes raides, des remontées drues, des escaliers sans fin, des dénivelés vertigineux, des ruelles traîtresses aux ascensions abruptes… A moins de choisir les côtes plates de l’est de Faro, le Portugal, ça crève, ça fait les mollets et ça provoque des ampoules monstrueuses ! Très bien pour le routard, moins bien pour les familles flanquées de jeunes enfants !
- Vous allez rencontrer des portugais adorables, mais pas que… La palme de la gentillesse revenant au portugais de la rue, celui qui du haut de son balcon vous demande si vous êtes perdu et vous indique le chemin, celui qui vous prévient que vous attendez le métro au mauvais endroit, celui qui vous donne spontanément des astuces coupe-files… mais, côté amabilité, fonctionnaires ou vendeurs arrivent parfois à la cheville des serveur parisiens !
- Vous irez loin, à 2000 km de Paname si vous choisissez le sud. A mon sens, trop loin pour faire le trajet en voiture, au risque sinon d’arriver crevé dans un pays qui, rappelons-le, va encore plus vous crever. Sans oublier le flot de vacanciers et de blédards que vous croiserez au retour (arrivée à 2h30 du matin nous concernant). En vous y prenant à l’avance, vous avez des billets pour Lisbonne à 60 € chez Air France (qui passent à 350 € en quelques semaines), alors, laissez-vous donc transporter avant d’affronter ce beau pays, intense et physique.
- Vous devrez rester zen ! Non, ce n’est pas la carte de métro qui déconne, il faut juste la passer dou-ce-ment et pas à la va-vite comme votre Pass Navigo. Non, ce n’est pas le portique de l’autoroute qui dysfonctionne, c’est à vous de choisir la bonne file et surtout de ne JAMAIS partir sans votre ticket, au risque sinon de payer plus de 50 € à la sortie (je parle d’expérience). Oui, manger au Mercado da Ribeira est une expérience gustative exceptionnelle, mais êtes-vous prêts à vous battre pour votre tabouret (pour le trouver… et pour le garder) ?
Je cherche à vous dégoûter du Portugal ? Mais pas du tout, je vous préviens, c’est tout ! Et pour vous prouver ma bonne foi et les sentiments positifs que je nourris malgré tout pour ce peuple et ce pays, je vous prépare l’anti-thèse : Un post avec toutes les bonnes raisons pour lesquelles il faut QUAND MÊME partir en vacances au Portugal !