Comment je me suis retrouvée à l’Ecole du One Man Show…
Au printemps dernier, je prenais le métro avec une collègue et son amie, que je ne connaissais ni d’Adam ni d’Eve. Inspirée par l’ambiance du moment et galvanisée par les rires du public, j’ai raconté durant la demi heure du trajet mon expérience tragi-comique de « traumatisée de la période d’essais ». J’ai réalisé que rien ne m’éclatait davantage que de faire rire les gens en racontant ma vie. Et surtout, je me suis demandé : Mais pourquoi n’ais-je jamais essayé d’en faire quelque chose ? Pourquoi n’avoir jamais exploré ma nature comique alors que je serais prête à marcher sur des cadavres pour faire un bon mot ?
D’abord, il y a le souvenir cuisant d’un sketch de Sylvie Joly joué en colonie de vacances devant un public de marbre qui a mis fin prématurément à ma carrière de comédienne. Ensuite, il y a eu les cours de théâtre eux même auxquels je me suis occasionnellement essayé et qui m’ont toujours rapidement ennuyés. C’est que je partais d’un malentendu : Mon kiff, ce n’est pas faire du théâtre ou jouer la comédie mais FAIRE RIRE EN RACONTANT MA VIE. N’est-ce pas la vocation même du One-Man-Show ? Comment se fait-il que je n’y ais jamais pensé, alors que je passe ma vie à faire mon show et que rien ne m’éclate davantage ?
Si la révélation a été si tardive, c’est sans doute à cause d’un deuxième malentendu : faire du One-Man-Show était associé dans mon esprit à devenir comique, une profession dans laquelle il y a peu d’élu pour une grande majorité de prétendants qui rament. Et, comme je l’ai déjà raconté ici, je n’ai jamais accepté l’idée de galérer pour réussir. Mais aujourd’hui, ces enjeux (réussir, gagner ma vie, devenir connue) n’ont plus de raison d’être. Ma carrière, je l’ai faite ailleurs, je gagne bien ma vie, je peux faire du One-Man-Show en simple loisir (et plus si affinités).
J’ai donc décidé de prendre des cours juste pour le plaisir et pour explorer ma capacité à faire rire sur commande. J’ai choisi l’Ecole du One-Man-Show pour son équipe, sa vraie scène, ses occasions de se produire et sa proposition « d’intégrer un cours de théâtre spécialisé dans l’humour, en amateur, mais sérieusement », et j’en suis ravie. Le challenge est passionnant, je galère et j’apprends énormément, je partage mes joies et mes peines avec des copains de classe passionnés sans se la péter. Hélas, après un mois de cours sur le mode « je suis nulle et j’aime ça », je n’ai toujours pas percé le mystère : Comment se fait-il que j’arrive à faire rire spontanément tout le monde avec certitude et facilité dans la vie de tous les jours et plus personne quand je monte sur scène avec un sketch sur mesure ?
La suite de mes aventures dans l'art délicat de faire rire.