Clip contre le harcèlement scolaire, caricatural ? Vraiment ?
Que les profs se sentent attaqués quand on pointe leurs insuffisances, voilà qui peut se comprendre. Mais leur fronde ne doit pas faire oublier les principaux intéressés, ceux que ce clip doit protéger : Les enfants.
Que faire quand les professeurs, fussent-ils impliqués et bien intentionnés, ne remarquent rien ou sous estiment certains actes jugés anodins ?
Ce qu’il faut prendre en compte en premier lieu c’est la sensibilité des enfants, pas celle des profs. D’autant que ce sont souvent les enfants « sensibles » qui sont les plus exposés. J’en ai un à la maison, de ces enfants « sensibles », romantique, artiste, nul en foot, plus spirituel que physique. Je lui ai toujours dit que sa personnalité atypique était une richesse et une chance mais aussi une source de difficultés qu’il devra apprendre à gérer. Je pouvais parler d’expérience, étant moi-même un ancien vilain petit canard souffre-douleur, né dans une époque où le harcèlement faisait partie de la vie scolaire au même titre que les colles et les notes. Le seul message que je n’ai cessé de marteler auprès de mon fils, c’est celui du clip : « si ça t’arrive, il faut que tu en parles, au prof, à moi, à n’importe qui, mais parles-en ! ». Et quand il a effectivement été harcelé, il en a d’abord parlé au prof, qui lui a dit que « ça passera ». Dieu soit loué, il ne s’est pas arrêté là ! Il est allé voir l’assistante sociale, qui n’était pas là. Il en a finalement parlé à une ATSEM avec qui il se sentait en confiance. Elle lui a dit que c’était du « harcèlement » (oui, quand on te traite de « petite bite » et qu’on te bouscule, c’est bien du harcèlement !). Elle a soutenu et accompagné mon fils dans la résolution du problème, évoqué en classe, jusqu’à la prise de conscience et au repenti des harceleurs. Je sais que le combat n’est pas terminé mais je savoure cette première victoire : mon fils a su en parler et à s’en sortir sans que j’ai a intervenir. Donc si ce clip peut contribuer à faire réagir les enfants et à faire évoluer leur comportement, que ce soit du côté harcelé ou harceleur, l’image écornée des profs me paraît un dommage collatéral minime.