Le retour de la minute melon…
L’avantage quand on passe deux heures par jour dans les transports, c’est qu’on peut lire. Beaucoup. De tout. Du roman de gare creux mais haletant à l’œuvre littéraire exigeante mais soporifique. Je lis tout. Et jusqu’au bout. Même si le bouquin fait 800 pages. Même si certaines digressions me donnent envie de hurler « sortez-moi de là ! ». Depuis 2 ans, j’ai lu plus de romans que durant les 48 années précédentes, essentiellement des livres de poche à 2€ les 8 choisis au pifomètre chez Emmaüs. Et de temps en temps j’ai un coup de foudre pour un auteur… dont je finis par lire toute l’œuvre. Ce fut le cas d’Alisson Lurie, un des rares auteurs de fiction qui m’émeut vraiment. Elle sait nous fait rentrer dans son univers en quelques pages et toucher à la vérité des sentiments dans ce qu’ils ont de plus contrastés. Elle réussit surtout à nous décrire des personnages banals en surface qui deviennent de plus en plus attachants au fil des pages, des contre-héros, des éclopés de la vie, des hommes rustres au cœur propre, des femmes entre deux âges révélées par l’amour…
En lisant son chef d’œuvre « Liaisons Étrangères », je suis tombée sur la description d'un de ses personnage, dans laquelle je me suis tout de suite intimement reconnue (d’où le titre de ce billet). Non, je ne pense évidemment pas que l’auteur s’est inspiré de moi. Le portrait date de 1984, j’avais alors 19 ans et j’étais un vilain petit canard, bien grassouillet et mal dans ma peau. N’empêche, cette fille au « visage expressif » qui « ne laisse pas le monde l’accabler » et « cache fort peu de chose » sans aucune « froide maturité » mais capable de « se montrer extrêmement sérieuse et honnête », ça ne vous fait pas un peu penser à moi ?