Ma petite maison dans la (presque) prairie, épisode 1
Bientôt 5 ans après avoir vécu le déchirement de quitter saint Maur pour devenir propriétaire, il est temps que je vous raconte comment, après avoir été les pauvres chez les riches, nous sommes devenus les riches chez les pauvres. Nous avons finalement acheté une maison à Gagny, qui aurait coûté le double si elle était à Saint Maur. Gagny dans le 9.3. donc ! Je ne me suis pas rendu compte de la déchéance avant d’entendre mon assureur m’expliquer que tout allait augmenter, vu que j’emménageais dans le département français qui compte le plus de cambriolages, de vols de voitures, d’agressions, d’inondations, d’incendies, de chiens enragés, de chutes de météorite… D’ailleurs le comité d’accueil du 93 m’a réservé un traitement privilégié à mon arrivée, avec vol à l’arrachée de mon sac à main, attaque à la bombe lacrymogène dans le RER, menaces au téléphone du restaurateur local qui n’a pas aimé ma critique sur La Fourchette, concassage de la voiture de beau-papa restée trop longtemps garée dans une rue adjacente…
Mais bon, Gagny, c’est pas le Bronx (la ville serait même, d'après le journal local, "une des plus sûre de France" !?), et s’il n’y avait pas la caillera-sans-frontière, on pourrait jurer que notre qualité de la vie reste inchangée. Notre hutte repose dans le plaisant quartier pavillonnaire de Maison Blanche, à la croisée des chemins entre un château, un lac, un parc de 33 hectares, la halle du marché et le RER, le tout a portée de pied (Ne vous laissez pas abuser par la belle voiture garée devant, nous n'avons toujours pas renoncé à notre Twingo pourrie). La maison est un peu étriquée avec quelques défauts, en particulier celui de « buter » sur le jardin ? Qu’à cela ne tienne, nous avons un projet d’extension avec baie vitrée donnant sur la verdure, bureau en mezzanine et cuisine sur mesure. Nous avons obtenu le permis de construire et avons d'abord entrepris la rénovation intérieure en créant notamment une suite parentale de rêve à la place du bureau et de la cuisine existants, avec baignoire double dos et pied de lion à l’ancienne Made in England (je vous raconterai un autre jour le bonheur de voir l'imaginé se transformer en réalité). Et tant pis pour la cuisine, qui s’est retrouvée au sous-sol, en attendant…
Les travaux d’extension devaient être réalisés dans la foulée, mais nous n’en avions plus le courage… On s’est dit, « attendons le printemps prochain »… Et puis le printemps est revenu mais le courage toujours pas… Et puis j’ai perdu mon boulot, impossible de se lancer dans de lourdes dépenses dans ces conditions… J’ai fini par retrouver un job, j’ai terminé ma période d’essais avec succès et je DEVAIS commencer les travaux si je ne voulais pas perdre mon permis de construire. Mais je n’ai pas pu. J’avais l’impression qu’à peine signée l’armistice avec mon CDI, je devais me lancer dans une autre guerre. Nous avons finalement pris le parti d’attendre encore un an, quitte à redéposer le permis de construire. Après tout, le projet restant rigoureusement le même et respectant scrupuleusement le PUL, il n’y avait aucune raison qu’il nous soit refusé. Nous avons rencontré les entrepreneurs et choisi sereinement celui qui ferait le mieux fructifier nos économies.
En juin 2015, tout est planifié, budgété, il ne reste plus qu’à attendre 30 jours pour obtenir le permis de construire. Et là, c’est le drame… (suite au prochain épisode)