Comment choisir son artisan du bâtiment ?
Quand vous entreprenez des travaux de rénovation ou de construction, vous vous transformez en chef d’entreprise. Même quand vous confiez l’ensemble du chantier à un seul prestataire, qui devient en quelque sorte le DG de votre projet, c’est votre vision qui donne la direction. Ce sont vos qualités de recrutement, de management, de négociation, de mobilisation des troupes qui feront la différence. Avec une rénovation et une extension à mon actif, je pense avoir aujourd’hui suffisamment de recul pour vous faire bénéficier de mon expérience, au moins pour la première étape vitale : le recrutement. En la matière, j’ai tout vu. Le génie du pifomètre qui prend dix minutes pour faire le tour du propriétaire et vous donne un prix selon le sens du vent, à votre avantage ou au sien, seul l’avenir le dira. L’artisan qui ne sait donner de prix qu’à la louche, qui suffoque à la demande d'un devis écrit et frise l’apoplexie si vous évoquez un devis « à tiroir ». Celui qui prend trois semaines pour vous pondre un devis de trois lignes sans expliquer le pourquoi du comment. L’ami de la famille qui vous fait un prix-d’ami-parce-que-c’est-vous et qui s’avère plus cher que le premier artisan contacté au hasard sur Le Bon coin. L’artiste qui se la pète, accueille chacune de vos idée par un « moi, je ferais pas ça comme ça » et se met en transe pour vous proposer des idées alternatives mégalomaniaques. Celui qui souffle, fait la moue et voit des sources de problèmes dans chacune de vos demandes. L’entrepreneur sur qui on ne peut jamais compter, qui vous pose trois lapins et finit par venir à 17 heures alors que vous l’attendiez à 14 heures. Celui qui veut tout casse, tout péter, tout massacrer et ne jure que par le neuf. Celui qui ne s’adresse qu’à Monsieur et s’irrite quand Madame s’en mêle. Surtout avec des lubies du genre vouloir préserver cette porte en bois alors qu’on peut en acheter des toutes neuves chez Casto. L’ouvrier multitâche payé à la journée qui avance comme une limace en salopant tout sur son passage. Celui qui se plaint du matériel, des matières premières, du contexte, du temps passé, de la météo, du manque de clarté des indications et qui vous donne l’impression de vous faire une immense faveur à chaque fois qu’il bouge le petit doigt…
Une fois quelques pots cassés, j’ai fini par recruter une super équipe de pros – via relations, proximité, Internet, petite annonce, aucun moyen n’est à proscrire ni sûr à 100%. C’est la qualité de la relation qui prime. Dès le premier entretien, le premier rendez-vous, certains critères vous permettent d’identifier un bon artisan, en voici les dix commandements :
1. Un bon artisan est avant tout à l’écoute. Il vous pose des questions. Il cherche à comprendre vos idées plutôt qu’à vous vendre les siennes.
2. Un bon artisan ne focalise pas sur les problèmes mais s’ingénie à trouver des solutions.
3. Un bon artisan se met au service de votre vision. Il vous explique comment il va procéder et pourquoi il va procéder de cette manière.
4. Un bon artisan sait vous conseiller, intégrer vos besoins en amont et faire des suggestions pour rendre votre projet plus efficace et plus rentable.
5. Un bon artisan sait aussi vous dire quand votre idée défie le bon sens, quand l’investissement est excessif par rapport au résultat escompté.
6. Un bon artisan aime son métier. Il fait acte de prosélytisme. Il est généreux. Il met à votre disposition son expertise et plus si affinités (ses conseils, son temps, son matériel, son corps… euh, non, excusez-moi, je m’égare)
7. Un bon artisan propose un juste prix. Il n’aime pas baisser son devis mais il donne toujours plus que prévu. Une réparation par ici, une autre par là. Et de bon cœur.
8. Un bon artisan travaille proprement, respecte les délais autant que faire se peut et ne réclame jamais de rallonge injustifiée.
9. Un bon artisan vous traite comme si vous étiez son premier client et que votre chantier était le plus important du monde.
10. Un bon artisan a pour objectif votre satisfaction. Il ne se plaint pas, il ne râle pas, même quand vous procédez pour la troisième fois à un changement, même quand il doit refaire un truc, même quand c’est de votre faute…
Pour finir, en cadeau bonus, un diaporama de l'évolution de nos travaux actuels...