El viva Mexico !
L’année dernière à la même époque, l’occasion (le mariage de mon petit-cousin) ayant fait le larron, je m’apprêtais à embarquer ma petite famille pour une expédition de deux semaines au Mexique. Un voyage que, fidèle à mon habitude, j’avais mis des mois à ficeler, en compulsant frénétiquement Guide du Routard et sites Internet. Cependant, j’ai vite compris qu’il s’agirait avant tout d’un voyage initiatique pour m’apprendre à lâcher prise, à garder mon sang froid et à rester zen en toute circonstance. Habituellement, je suis un programme qui ne souffre aucun retard et je vis dans la hantise de passer à côté d'un truc. Mais là :
- Je partais en groupe, avec ses aléas et problèmes de communication, de ponctualité, de divergence des envies et des façons de penser que cela implique.
- J’allais voir un peuple qui se situe à des années lumière de ma psychorigidité germanique. Quand un Mexicain te dis, ça commence « tout de suite », ça peut être dans une minutes, une heure ou carrément demain. Pour un Mexicain, bien t’accueillir – en trimballant une glacière pour étancher ta soif durant les visites, par exemple – est plus vital que de partir à l’heure.
Je savais que je me gâcherais les vacances si je n’intégrais pas dès le départ le risque de perdre du temps, d’attendre pour rien, de me planter ou de me faire planter. Et je ne suis pas peu fière d’avoir réussi à prendre sur moi…. même quand j’ai raté l’inratable Pyramide de la Lune de Teotihuacan parce qu’on m’a dit qu’il fallait AAAbsolument être de retour au minibus à 15 heures et qu’on a attendu passées 16 heures les retardataires… et la fameuse glacière !
Tout cela ne vous dit pas grand chose du Mexique. Un pays que j’ai pourtant adoré. D’abord pour les Mexicains. Leur bonhomie, leur spontanéité, leur sens de la fête, leur façon exaltante de combattre les vicissitudes de la vie. Quand un Mexicain a un coup de blues, il prend un pot de peinture bien colorée et va repeindre sa maison. Une flamboyance qu'on retrouve dans la gastronomie locale : c'est du Dali, du Bacon, ça pète le feu, ça ose tout les mélanges, du poulet, sous une couche de cactus, enrobée d'une pâte au chocolat, dans des feuilles de maïs et saturé d'épices... Mieux vaut avoir l'estomac solide et le gosier immunisé. Les restos sont ouverts au petit bonheur la chance. Le mexicain n’a pas d’horaire et fort peu de conventions. Il n’attend pas d’arriver à quelques centimètres de quelqu’un pour lui parler, il n’imagine pas qu’en mettant la télé à 4 heures du mat ça puisse déranger le voisin. Au Mexique, le touriste ne dort jamais, du moins pas d’une traite. Car il est toujours réveillé, à un moment où un autre, par une conversation tonitruante, une fanfare ou un vacarme quelconque qui donne l’impression que ça y est, la fin du monde est arrivée. C’est le peuple le plus bruyant et pourtant, le moins agressif que j’ai rencontré. Même les bonimenteurs des sites touristiques sont sympas, jamais lourds, juste une invitation accompagnée d’une petite phrase marrante « cadeaux pour la belle-mère… la femme de ménage… presque gratuit ». Des phrases dans votre langue apprises par cœur car, sitôt quitté les régions touristiques, plus aucun Mexicain ne parle de langue étrangère, pas même celle des voisins. De quoi osciller entre frustration et fous rires à force de se lancer dans les jeux de mimes à chaque achat.
Et puis, autour des Mexicains, il y a le Mexique, un pays d’une richesse culturelle et géologique exceptionnelle. Entre les sites antiques, urbains et naturels, on ne sait plus où donner de la tête. Mon coup de cœur : Les fameux cénotes typiques du Yucatan, des sources d’origine souterraines aux forme et caractéristiques variables : eaux transparentes avec fish pédicure improvisée à Azul Cenote, grottes avec stalactites et stalagmites immergées au Gran Cenote, puits de 50 mètres avec encore 50 mètre de profondeur sous l’eau à Ik Kill…. Alors, à défaut de partir au Mexique (qui n’est pas aussi bon marché qu’on le dit, et devient même carrément cher sur la côte caribéenne pour l’hôtellerie et les divertissements), rêvez un peu en vous laissant embarquer par mon diaporama…
De Mexico au Yucatan en passant par Mérida, Celestun, Chichen Itza...