Mon One Man Show à l’heure du bilan…
J’entame la dernière ligne droite avant les deux représentations qui vont clôturer mon année à l'École du One-Man-Show, le mardi 28 juin à 19h30 et 21h30 (avec 50 places pour chacune d’elle, si vous tenez à être présents : reservations@lebout.fr ou 01 42 85 11 88). J’aurais l’occasion d’expérimenter deux des trois sketchs écrits depuis septembre. Le premier m’aura fait suer sang et eau pendant 6 mois et seule une demie phrase de la version 1 aura survécu jusqu’à la version 37-5.2. Le second ne m’a demandé que 6 semaines mais m’a contraint à pervertir l’idée initiale pour fonctionner. Le troisième, lui, était opérationnel dès sa première version écrite (après un crash-test sur une proposition de jeu vite abandonnée) et surtout, correspondait enfin à mon ambition en montant sur scène : Transformer mon vécu en matériel comique.
Cependant, force est de constater que je reviens de loin. J’ai galéré comme une malade. Que dis-je, j’ai été le capitaine des galériens. J’ai vu tous mes copains de classe monter sur scène pour présenter leur premier sketch et se débrouiller bien mieux que moi. Ce n’est pas de la modestie ou un défaut d’estime de soi, c’est un fait ! Un fait plutôt inhabituel pour moi qui me suis essayée avec brio à tout type d’écriture, des guide pratiques aux chroniques télé, en passant par le roman, les news ou les jeux, sans parler de la communication commerciale. Je me rends compte à présent que c’est sans doute ce trop plein d’expérience qui a freiné mon apprentissage. C’était particulièrement flagrant dans mon dernier sketch sur l’homme malade, un de mes sujets fétiches pour amuser mes lecteurs. Cependant, rien de ce que j’avais écris jusqu’alors n’était transposable. Car dans l’écrit, c’est la façon de décrire les situations, la sophistication des mots et la façon de les agencer qui forgent le style et emmènent le lecteur. A l’inverse, la description est l’ennemi juré de l’efficacité comique. Pour être exploitables en One-Man-Show, les mêmes idées doivent être déstructurées, transformées en situations de jeu et mises en service de l’histoire racontée sur scène. Et si, dans l’écrit, on part souvent du spécifique, d’une observation, d’une anecdote pour arriver à la généralité, sur scène c’est l’idée générale qui doit se décliner immédiatement en expériences spécifiques et personnelles : C’est pas « on » mais « moi », c’est pas « les hommes » mais « mon homme »…
J’ai mis des mois à comprendre le « truc » et à sortir de mes habitudes. Avant d’être en mesure de penser situation de jeu plutôt que description, il a fallu que je désaprenne ce que je savais, que je rase tout pour reconstruire à neuf, que je redevienne vierge. Une sacrée gageure pour qui a dépassé le demi-siècle comme moi ! Pour voir le résultat en live, rendez-vous le 28 juin !