Femme des années 80...

Publié le par Juliette

Femme des années 80...

Outre ses qualités intrinsèques, la série vintage « The Americans » m’a rendue accro en ressuscitant les années 80. Non que les pantalons en tergal, des sous-pulls en nylon et des chandails en grosse laine me manquent (ça me gratte rien qu’à les voir à l’écran), mais je suis nostalgique de l’exaltation de ma jeunesse.

Les années 80 étaient celles de mon émancipation. Je laissais derrière moi le carcan d’une éducation alsacienne pour devenir working-girl à Paris. Mais plus capitale encore que l'initiation au capitalisme à la capitale, je découvrais le développement personnel. La série m’a fait revivre la révélation, l’illumination engendrée par cette découverte, que je n’imaginais pas si intimement liée à l’époque. D’un bout à l’autre du monde occidental, les gens éveillaient leur conscience à travers des « séminaires ». Au lieu de nous laisser porter, balloter, maltraiter par la vie, nous apprenions à prendre la responsabilité de notre destin. J’intégrais la façon de corriger ce qui pouvait l’être et d'accepter ce qui ne pouvait pas l’être. Et surtout, je réalisais qu’il existait un moyen simple et redoutablement efficace de sortir de mon mal-être : la communication. Je pensais même que la communication pouvait changer le monde !

The Americans me rappelle ce que cette période m’a apporté, et en particulier, le sentiment d’un avenir radieux et sans limite. C’était le temps de l’enthousiasme, qu’on perd forcément avec la maturité, les désillusions et la raréfaction des premières fois. Et avec l’époque : Toutes les belles idées ont fini corrompues par l’utopie ou l’imposture, alors qui pourrait encore décemment croire qu’on va vers un monde meilleur ? Je n’étais certes pas plus heureuse avant, mais dieu que j’étais exaltée ! Que j’avais la foi ! Croire que tout est encore possible – ce que la vie ne cesse pourtant de démontrer – me demande à présent un véritable effort. Aujourd’hui, ce n’est pas tant la jeunesse qui me manque, que l’innocence qui formait le terreau de mes enthousiasmes. Alors, dussé-je me forcer, je vais tâcher de profiter pleinement des quelques joies et petites victoires du tiers de vie qui me reste (merci le Palmashow) !

Publié dans La Vie comme elle va

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