L’homme et la cuisine (part I), plutôt artiste, macho, empoté ou pragmatique ?
Jusqu’ici, à chaque fois que j’ai pointé les travers de nos amis les hommes, force était de constater, après analyse et recoupements, que nous avions toutes plus ou moins le même modèle à la maison : bordélique, aussi sourd qu’aveugle, tire-au-flanc, agonisant au moindre virus… (c’est leur fête aujourd’hui, pas vrai ?). Pourtant, la généralisation me paraît plus hasardeuse dans le domaine de la cuisine, une tâche domestique valorisante, presque artistique, qui ne remet pas en cause la virilité du pratiquant. La preuve : La plupart des grands chefs sont des hommes. Il existe ainsi une infinie variété de spécimens cuisinant aux comportements d'une fascinante subtilité, tels :
- le phallocrate convaincu qui ne met jamais les pieds dans la cuisine et s’avère incapable de trouver ne fut-ce qu’une petite cuillère en l’absence de sa femme,
- le patriarche à l’ancienne qui estime « cuisiner » quand il allume la plaque sous la cocotte-minute dans laquelle mijote le pot-au-feu que lui a préparé celle qui d’habitude le sert illico, dès qu’il s’installe à table à 12 heures pétantes,
- L’empoté volontaire qui s’arrange pour ne produire qu’une tambouille infecte si bien qu’on finit par le supplier de renoncer à ses piteuses tentatives,
- le « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » qui vous épate avec une recette improbable mais refuse le risque de s’éloigner de cette valeur sûre quand la dite recette finit par vous sortir par les trous de nez,
- le monoplatmaniaque qui produit une substance à partir de ce qu’il aura trouvé dans le frigo amalgamé dans une poêle unique (rapport effort/vaisselle minimum), ce qui peut donner le meilleur mais bien plus souvent le pire.
Deux catégories phares semblent cependant émerger de cette foultitude:
- Le macho qui se soigne : au fond de lui, il estime que c’est par l’estomac que l’on tient un homme et que c’est à la femme de gâter culinairement son époux, comme sa mère l’a toujours fait. Quelque part, trouver un repas chaud et varié en rentrant du boulot lui paraît naturel et les remerciements lui demandent un effort de conscience incompatible avec l’état de son cerveau au moment du dîner. Il peut même lui arriver de farfouiller dans le plat avec dégoût du bout de sa fourchette ou d’émettre des remarques hautement inappropriées, genre « T’as de la chance que je ne sois pas difficile ». Une ou deux scènes de ménage plus tard, les fourneaux font office de calumet de la paix et Monsieur décide de mettre la main à la pâte, en homme moderne qu’il se veut malgré tout, avec autant d’assurance que s’il pratiquait une intervention chirurgicale à cœur ouvert. Il vous sollicite toutes les deux secondes : « Elle est où la râpe ? », « Qu’est-ce que je pourrais faire avec le riz ? », « J’utilise quelle casserole ? », « Tu crois que le thon et le jambon ça va ensemble ? »… Quand enfin, les assiettes arrivent sur la table, vous n’aurez pas assez de la soirée pour faire les compliments que son ego attend. Bref, vous finissez par vous prendre bien plus la tête que si vous aviez cuisiné vous-même (quelques oignons, le reste du hachis, des pâtes, un pot de sauce tomate et hop, le tour est joué !).
Je le reconnais volontiers : ça sent le vécu !
- L'artiste en transes (rien à voir avec le chef au foyer traité prochainement) : si déjà il cuisine (une fois de temps en temps, quand le public en vaut la peine) pas question pour lui de faire un vulgaire poulet-frittes, c’est un festin, un chef d’œuvre, une ode à la créativité et au bon goût qui sortira de ses fourneaux. Il se réincarne en Joël Robuchon, votre malheureuse cuisine Schmitt se transforme en office de grand restaurant et chaque bipède présent est mis à contribution pour les basses besognes, aboyées sous forme d’ordres ne souffrant ni retard, ni contestation : peler, râper, émincer, laver, évider… Il donnera l’impression d’avoir gravi l’Everest à lui seul et une fois assis, plus question de lui faire bouger le petit doigt. La manutention, très peu pour lui. Les éloges par contre, ne sont que pour lui. Quand à la cuisine, après lui, le déluge ! Il est très attaché à la parité culinaire, à chacun sa contribution, il assure les gros œuvre (la préparation du repas), à vous de gérer les dommages collatéraux (le nettoyage au Karcher). Vous aurez sans doute du mal à reconnaître votre cuisine, sous le champ de bataille qu’elle est devenue. Votre Chef d’un jour aura sûrement utilisé toutes les casseroles, même celles dont vous aviez oublié l’existence. Vous pourrez probablement reconstituer la chronologie de la recette en suivant les traces sur les murs. Et finalement, le festin risque de vous laisser un goût amer tenace.
Et votre homme, il est comment en cuisine ? C’est quoi son rapport aux défis culinaires, son profil type ? Un peu tout ça ou encore différent ?
- le phallocrate convaincu qui ne met jamais les pieds dans la cuisine et s’avère incapable de trouver ne fut-ce qu’une petite cuillère en l’absence de sa femme,
- le patriarche à l’ancienne qui estime « cuisiner » quand il allume la plaque sous la cocotte-minute dans laquelle mijote le pot-au-feu que lui a préparé celle qui d’habitude le sert illico, dès qu’il s’installe à table à 12 heures pétantes,
- L’empoté volontaire qui s’arrange pour ne produire qu’une tambouille infecte si bien qu’on finit par le supplier de renoncer à ses piteuses tentatives,
- le « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » qui vous épate avec une recette improbable mais refuse le risque de s’éloigner de cette valeur sûre quand la dite recette finit par vous sortir par les trous de nez,
- le monoplatmaniaque qui produit une substance à partir de ce qu’il aura trouvé dans le frigo amalgamé dans une poêle unique (rapport effort/vaisselle minimum), ce qui peut donner le meilleur mais bien plus souvent le pire.
Deux catégories phares semblent cependant émerger de cette foultitude:
- Le macho qui se soigne : au fond de lui, il estime que c’est par l’estomac que l’on tient un homme et que c’est à la femme de gâter culinairement son époux, comme sa mère l’a toujours fait. Quelque part, trouver un repas chaud et varié en rentrant du boulot lui paraît naturel et les remerciements lui demandent un effort de conscience incompatible avec l’état de son cerveau au moment du dîner. Il peut même lui arriver de farfouiller dans le plat avec dégoût du bout de sa fourchette ou d’émettre des remarques hautement inappropriées, genre « T’as de la chance que je ne sois pas difficile ». Une ou deux scènes de ménage plus tard, les fourneaux font office de calumet de la paix et Monsieur décide de mettre la main à la pâte, en homme moderne qu’il se veut malgré tout, avec autant d’assurance que s’il pratiquait une intervention chirurgicale à cœur ouvert. Il vous sollicite toutes les deux secondes : « Elle est où la râpe ? », « Qu’est-ce que je pourrais faire avec le riz ? », « J’utilise quelle casserole ? », « Tu crois que le thon et le jambon ça va ensemble ? »… Quand enfin, les assiettes arrivent sur la table, vous n’aurez pas assez de la soirée pour faire les compliments que son ego attend. Bref, vous finissez par vous prendre bien plus la tête que si vous aviez cuisiné vous-même (quelques oignons, le reste du hachis, des pâtes, un pot de sauce tomate et hop, le tour est joué !).
Je le reconnais volontiers : ça sent le vécu !
- L'artiste en transes (rien à voir avec le chef au foyer traité prochainement) : si déjà il cuisine (une fois de temps en temps, quand le public en vaut la peine) pas question pour lui de faire un vulgaire poulet-frittes, c’est un festin, un chef d’œuvre, une ode à la créativité et au bon goût qui sortira de ses fourneaux. Il se réincarne en Joël Robuchon, votre malheureuse cuisine Schmitt se transforme en office de grand restaurant et chaque bipède présent est mis à contribution pour les basses besognes, aboyées sous forme d’ordres ne souffrant ni retard, ni contestation : peler, râper, émincer, laver, évider… Il donnera l’impression d’avoir gravi l’Everest à lui seul et une fois assis, plus question de lui faire bouger le petit doigt. La manutention, très peu pour lui. Les éloges par contre, ne sont que pour lui. Quand à la cuisine, après lui, le déluge ! Il est très attaché à la parité culinaire, à chacun sa contribution, il assure les gros œuvre (la préparation du repas), à vous de gérer les dommages collatéraux (le nettoyage au Karcher). Vous aurez sans doute du mal à reconnaître votre cuisine, sous le champ de bataille qu’elle est devenue. Votre Chef d’un jour aura sûrement utilisé toutes les casseroles, même celles dont vous aviez oublié l’existence. Vous pourrez probablement reconstituer la chronologie de la recette en suivant les traces sur les murs. Et finalement, le festin risque de vous laisser un goût amer tenace.
Et votre homme, il est comment en cuisine ? C’est quoi son rapport aux défis culinaires, son profil type ? Un peu tout ça ou encore différent ?