Jour J-9 à J-3 du terme, préavis d’accouchement…
Cette nuit, 4 heures du matin, je suis réveillée par un point de côté qui me transperce et me fait terriblement mal au dos. Rien à voir avec des contractions, puisque
la douleur est lancinante
et non régulière (un des critères pour reconnaître les contractions qui par ailleurs, ressemblent rarement à la description qu’on nous en fait, variant non seulement d’une femme à l’autre mais d’une grossesse à l’autre). Comme la crise est loin de se calmer et que bébé ne bouge pas, je réveille mon mari qui, avec les deux neurones qui lui restent en cette heure matinale, me fait la démonstration de son sens de l’à-propos :
- Hein, quoi comment, qu’est-ce qu’il y a ?
(Ben voyons, rien mon chéri, j’avais juste envie de papoter à 4 heures du mat’)
- Est-ce que c’est des contractions régulières ?
(Je viens de te dire que non, justement, sinon on serait déjà dans la voiture)
- Mais t’as vraiment mal ?
(Non, j’avais juste envie de te réveiller, comme ça, pour t’embêter)
Bref, la clinique étant à 5 minutes et la douleur gérable, je trouve moi-même la solution : Y aller toute seule en voiture et laisser mon fils roupiller avec papa (qui est d’ailleurs retourné dans les bras de Morphée sans moufeter). J’arrive à l’hôpital Paul d’Egine de Champigny, j’ai le temps de perdre dix fois les eaux avant que le vigile ne m’ouvre, une puéricultrice stoïque me tend une boîte de languettes comme si c’était des Mon Chéri (en fait, c’était pour pisser dessus). Elle m’installe et me met sous doppler, histoire que je sois rassurée illico presto par le bruit de cheval au galop caractéristique des battements de cœur du bébé. Tout va bien. La sage femme m’examine : ouverture à deux doigts, col souple, difficile de dire si le travail a commencé. Deux heures plus tard, la situation n’a pas évolué. Les contractions sont certes venues me voir mais sont reparties vite fait, bien fait (l’effet du suppo de Spasphon ?), j’ai même réussi à dormir un peu et à 8 heures du matin, je me sentais finalement mieux qu’en arrivant.
Et là, il m’est arrivé un truc incroyable, que je n’imaginais même pas possible : on m’a laissé le choix ! Je pensais vraiment qu’en matière d’accouchement (sauf programmé), c’est bébé et bébé seul qui décide ! Ben non, avec un petit coup de pouce, on pouvait profiter de l’ouverture et le faire venir dans la foulée (option tentante, rien que pour crâner en disant que je suis venue accoucher en voiture toute seule)… ou je pouvais repartir chez moi jusqu’à ce qu’il soit las et suffisamment motivé pour montrer le bout de son nez. J’ai fini par choisir cette dernière alternative, d’abord parce que je n’avais aucune envie de lui mettre la pression (la vie s’en chargera déjà assez dans le siècle à venir), ensuite j’avais encore quelques trucs à régler à la maison. Je n’avais pas vidé la machine à laver, j’avais laissé mon pain perdu en plan, je n’avais pas embrassé mon fils en partant et surtout, surtout : je n’avais pas mis mon blog à jour !... Au moins, si vous n’avez pas de mes nouvelles ici dans les jours à venir, vous saurez où me trouver !
Mise à jour, 29 juillet (l'oiseau n'est toujours pas sorti de l'oeuf) Je viens de recevoir de ravissants bodys et pyjamas de naissance à 6 mois qui, certes, siérons à merveille à mon fils pour les photos officielles mais comme j’ai déjà de quoi habiller l’équivalent d’une future équipe de foot, va falloir que ceux qui tiennent absolument à marquer l’événement trouvent d’autres idées… par exemple ici, en fin de billet dans la « spéciale dédicace pour les amis et la famille » ou dans les commentaires. D’avance, merci pour votre compréhension et votre générosité !
Epilogue ? 30 juillet, 23 h 30 : Finalement, sous l'effet conjugué de la Nouvelle Lune et de la Sainte Juliette, il semblerait bien que ce soir pour cette nuit... Les contractions viennent de commencer, pas encore très douloureuse mais déjà rapprochées, juste au moment où je mettais la dernière touche au berceau en rajoutant un joli tour de lit fait sur mesure par mes beaux parents, avec des poches pour mettre les doudous...
A croire qu'Arzel attendait ça pour naître !
A dans trois jours j'espère...
31 juillet, vous n’allez pas me croire : Je suis rentrée avec... bébé dans le ventre, visiblement en pleine forme mais sans aucune velléité de sortir. Le col est passé de 2 doigts juste à 2 doigts large (« on peut en faire ce qu’on veut ») mais les contractions se sont calmées – comme par hasard – dès qu’on m’a mis sous monitoring et au petit matin il en restait moins que la nuit de vendredi. Les équipes de jours étaient hilares de retrouver « la dame qui parle fort »… faut dire que, la première fois, quand je les avais entendu discuter dans le couloir comme quoi je ne prendrais pas de petit déjeuner car j’allais partir, j’avais lancé à travers la cloison « oui, mais je veux bien un petit croissant quand même »… Faut que j’arrête d’être aussi affable et déconnante, sinon on va continuer à me trouver désespérément « en pleine forme », ce qui ne colle pas avec l’image d’une future parturiente… ET JE VEUX ENFIN ACCOUCHER !