Le stress du travailleur ou l’inexorable condition de la vie moderne

Publié le par Juliette

stress-controle.jpgIl parait que les Français sont 23èmes sur 25 (juste avant les Turcs) pour ce qui est du niveau de stress de ses travailleurs. Certes, les conditions de travail se sont plutôt durcit ces dernières années, mais je me demande si ce stress ne vient pas plutôt des conditions de vie autour de ce travail, du moins pour nous autres franciliens. Tenez l’autre jour par exemple, je m’appétais à emmener le petit dernier chez Mamy, soit une demi heure de route à tout casser pour rejoindre Bondy de Saint Maur. Panne sur la A86, je me rabats sur la A4 pour prendre la prochaine sortie, laquelle est fermée. Je me résous à un gros détour par le périphérique, lequel s’avère bloqué par un accident. Je m’enfonce toujours plus et finit par rejoindre Bondy par le centre de Paris, soit la moitié de la journée de bouffée et encore, c’était hors période de pointe (pour peu que cette classification ait encore un sens en région parisienne).
stress1.jpgImaginez le même scénario pour un brave francilien se rendant à son travail, plein d’allant, d'audace et d’optimisme ? Comment voulez-vous qu’il reste zen quand son trajet relève du parcours du combattant ? Et s’il prend les transports en commun, d’autres réjouissances l’attendent : inconfort, promiscuité, poisse, odeurs (voire, quelques mains au cul pour les plus malchanceuses), arrêts intempestifs sans égards ni explications, pannes et autres « incidents voyageurs » qui rendraient chèvre le plus blasé d’entre nous. Reste à suivre le conseil de notre si éclairée Ministre de l’Economie : prendre le vélo, donc le Vélib, vu que si on avait les capacité de se taper un St Maur-Paris en vélo en abattant quelques 30 km/heure tous les jours on s’attaquerait au Tour de France, c’est plus rentable. Sauf qu’à mon humble avis, le Velib doit aussi subir le syndrome « heure de pointe » et que la course au véliblibre dès l’aube a autant de quoi affoler l’aiguille du stressomètre que les bouchons, tuiles, accidents et autres incidents techniques. Et avec tout ça, je ne vous ai pas encore parlé du retour, de la correspondance de 18h12 à ne surtout pas rater sous peine de louper la fermeture des classes et d’avoir à récupérer son moutard au commissariat, contrite et marquée au fer rouge de la mauvaisemèritude. Je n’ai pas non plus évoqué la deuxième journée de travail qui attend la plupart d’entre nous, engagée dans la « grande aventure » de la vie domestique évoquée ici, avec marmots criants famine, logis attendant sa fée et devoir conjugal en perspective, de quoi faire passer les 35 heures de travail hebdomadaires pour un séminaire anti-stress.
stress-zen-award-tcm17-7773.jpgAlors quoi ? On subit et on serre les dents ? On se rebelle et on squatte nos babouches ? On va planter des choux en Ardèche pour de maigres subsides et on change de vie (thème de ma prochaine Courge… en attendant, commencez par réviser ça) ? Ou alors, on trouve des sas de décompression, des salles d’attente, des cabines d’avion avant de sauter en parachute, des coulisses de vie pour faire le vide avant l’assaut du quotidien, pour voler un peu de temps à ce temps qui nous assaille (comme j’en ai donné quelques pistes ici). Comme toujours, pour changer le système il faut déjà rentrer dans le système. Il ne s’agit donc pas d’éliminer le stress, mais d’évacuer autant que faire se peut le mauvais stress pour laisser la place au bon stress, aux moments d’excitation, au trac, aux défis...
Et vous, vous faites comment pour supporter le stress lié à l’inexorable condition de la vie moderne (parce que moi, hein, en peignoir et charentaises devant mon ordi, qu’est-ce que j’en sais) ?

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J
Entre les deux mon coeur balance...Quand j'en ai marre du mauvais stress et que je vois le prix des maisons dans mon coin alors que je ne suis toujours pas propriétaire, ce que tu décris Cely remue le couteau dans la plaie de l'Alsacienne que je suis. Parfois je me demande ce qui me retient ici et si je n'aurais de quoi offrir une plus grande qualité de vie à ma famille si je retrouvais mes racines.Et puis, d'autres jours, quand le bon stress me manque, je me dis que c'est bien ici qu'est ma vie et que rien ne m'excite davantage que ces journées où je vole d'une activité à l'autre tout en réussissant à voler du temps pour moi, d'autant plus précieux qu'il est rare, comme toi Gwen (le 4/5ème temps, y'a que ça de vrai... tant qu'on prend pas son mercredi). Car ce qui me frustre n'est pas tant de faire beaucoup de choses mais beaucoup de la même chose.Pour l'instant j'aime ma vie (dont la configuration change sans arrêt), je suppose qu'on avisera quand ce ne sera plus le cas. Parait que l'homme est si résistant au changement qu'il ne s'y résout que s'il est dans une vraie souffrance et que sa survie en dépend, éh, bé...PS : Décidément, ta fille et mon fils, c'est tout pareil Gwen (rituel du coucher, dîner interminable...) fait qu'on organise une pyjama partie entre eux un de ces jours !
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C
Ben en ce qui me concerne, le stress je connais pas trop. Si, celui du boulot et ses échéances étouétou, mais rien qui s'apparente à ce que tu décris.Pour commencer, je ne vis pas à Paris. Non pas qu'il n'y ait pas d'embouteillages ici, mais au moins ils ont taille humaine... En plus j'ai la chance de ne jamais avoir eu besoin de voiture, donc pas de souci pour la garer, la faire réparer, mettre de l'essence dedans.J'ai aussi la chance d'habiter près de mon lieu de travail : quand il ne fait pas trop froid j'y vais en vélo (et quand c'était pas le cas, les TER Alsaciens me paraissent nettement plus efficaces que les RER et autres congénères parisiens puisque je n'ai que très rarement eu de soucis, même en période de grève généralisée de juin 2003...).Et puis évidemment il faut dire que vivre seule et sans marmots me permet d'utiliser mon temps libre rien que pour moi, sans avoir à courir à droite et à gauche à tout bout de champ.Quoiqu'il en soit, je suis bien consciente que j'ai de la chance et que cette situation confortable ne durera pas toute ma vie, donc j'en profite à fond !
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G
Comme ça me parle ce que tu racontes ! J'ai repris le boulot il y a 3 semaines, après 5 mois de congé maternité. La reprise du rythme est super dure ! Lever 5h30, départ de la maison 7h (oui, je sais, je mets 1plombe à me préparer... et je tire mon lait en plus !). Arrivée au boulot, environ 8h, 8h15 (RER + métro + marche). L'avantage à cette heure-là, c'est que je suis assise et dans le RER et dans le métro.La journée se passe. A 17h, départ du boulot. Métro, RER, voiture pour l'école. Récupération de la grande. Voiture jusque chez la nounou. Récupération de la petite. Voiture pour chez moi.Rentrée à la maison : 19h. Bain des filles, préparation du repas (enfin, là, c'est souvent le papa qui s'y colle. Et généralement, si la préparation prend plus de 2 minutes, on trouve autre chose. Vive le micro-onde !!). Repas avec la grande qui a une capacité à la lenteur assez exceptionnelle. Genre 1/2 heure pour manger un steak haché (qu'on ne fait pas cuire au micro-onde, je vous rassure).Lavage des dents, préparation des vêtements pour le lendemain, préparation du tire-lait pour le lendemain, histoire à raconter à la grande (elle choisit toujours la plus longue, bien sûr), + bisous, + secret , + dernier verre d'eau (je crois que je me suis faite avoir sur le rituel du coucher). J'aurais tout de sute dû poser les limites (pas plus de 5 minutes). Dernière tétée de la petite. Avec tout ça, dans le meilleur des cas, il est 22 heures. Dans le pire, il est 23h30. Quelle que soit l'heure, je passe un peu de temps sur Internet, histoire de dire que j'ai fait un truc pour moi. Et je file au lit. L'avantage de cette journée de folie, c'est que je n'ai pas de mal à m'endormir. Et sinon, pour tenir le coup, je prends mon jeudi. Si précieux, mon jeudi. En bonne mère indigne, je laisse les filles à l'école et chez la nounou jusqu'à 18h. C'est une journée que pour moi. Aquagym le midi, avec toi Catherine ;-) , puis l'après-midi, sieste. Le jeudi soir, j'ai une énergie folle, contrairement aux autres jours de la semaine où le challenge est de ne pas m'asseoir dans le canapé sous peine de ne pouvoir m'en relever que pour aller me coucher...Je me fais l'effet d'être le lapin dans Alice au pays des merveilles. Toujours l'oeil sur la montre. "Je suis en retard, en retard, terriblement en retard !"J'ai l'air de me plaindre, mais en fait, j'adore ma vie. Il faut juste que je me réhabitue à mon rythme.
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