Dernières nouvelles du Prince Charmant...
Dans mes différents billets consacrés à nos amis les hommes, je me suis quelque peu avancée concernant la temporalité du Prince Charmant allant jusqu’à remettre en cause (ici, entre autres) de façon quelque peu présomptueuse l’existence même de cette figure emblématique, pourtant si ardemment convoitée par les jeunes filles en fleurs (même un brin fanées, les Blanche Neige et autre Cendrillon n’ont pas d’âge, comme chacun le sait). Une expérience récente me contraint aujourd’hui de revenir sur cette prise de position péremptoire et de présenter mes excuses pour mon peu de foi et pour tout le mal que mon hérésie a pu provoquer. Je fait amende honorable et me prosterne bien bas, contrite, devant vous car je le sais à présent, j’en ai eu la preuve éclatante, le Prince Charmant existe bel et bien ! Faut-il pour autant jouer hautbois et faire résonner musettes ? Permettez-moi une dernière fois de porter la robe de l’avocat du diable et d’émettre quelques réserves quand à l’opportunisme d’attendre le débarquement du fameux prince dans notre vie de tous les jours. Le problème en effet, c’est qu’il s’agit d’un modèle immuable, créé en d’autres temps, pour répondre aux besoins basiques du pays des merveilles : tuer dragon, chevaucher croc-blanc, conquérir montagnes et châteaux jusqu’à embrasser la belle (au-bois-dormant et non qui-s’emmerde-au-bureau). Nul nécessité alors d’inclure dans son programme une fonction susceptible de faire évoluer ses attributs intrinsèques. Les options « communication », « introspection », « remise en cause », « développement personnel » s’avéraient si parfaitement inutiles, qu’on ne sut quoi en faire. C’est ainsi d’ailleurs, qu’on finit par les implanter dans le modèle féminin (et que les Princesses, à force de se mettre à "réfléchir", ont fini par devenir de moins en moins charmantes). Donc, voilà le drame : le Prince Charmant existe, mais il est complètement inadapté au monde d’aujourd’hui, il est parfaitement parfait mais un chouia ridicule, voire grotesque, à l’ouest, saugrenu et pour tout dire : un peu con sur les bords !
Et si vous n’êtes pas convaincues Mesdames, allez donc vérifier par vous-même en allant voir « Il était une fois », le dernier Disney véritable anti-dépresseur en pellicule, l’histoire d’un Prince Charmant et de sa belle tombés dans le monde réel, dont ma foi l’homme ne sort pas grandi ! Le spectacle est autant sur l’écran que dans la salle, chacun y trouvera des résonances quel que soit son âge, le procédé est si malin qu’on se demande pourquoi on ne l’a jamais utilisé avant, l’histoire sait réveiller l’enfant qui sommeille en nous en réussissant tantôt à nous émouvoir, à nous faire rire ou à nous émerveiller. C’est bien simple, depuis Pretty Woman, je n'avais pas vu à l’écran un conte de fée moderne si emballant… de quoi me réconcilier avec le Prince Charmant, c’est dire !