Et si réussir sa vie était un sport d’équipe ? Part II
Voici donc, comme promis, la suite des nominations pour les membres d'équipage du changement de vie, soit un vrai post de faignasse vu que le texte est déjà écrit pour ma prochaine courge (dernier titre en date de la courge en question : « Choisir sa vie et réaliser (enfin) ses rêves », bof, bof). Après 1. Le jury, 2. Le confident, 3. Le fan,
4, Le proche, 5. Le modèle, soit des membres choisis, place aux interlocuteurs plus souvent subis :
6. L’entraîneur : C’est le contradicteur, l’avocat du diable, parce qu’on a tous besoin d’un Philippe Lucas pour nous dépasser ! Mais assurez-vous de ses intentions - vous aider et non vous couler - avant de l’engager. Franc, direct, pragmatique, il vous poussera dans vos retranchements et poursuivra sans relâche la petite bête, le vice de procédure, la faille dans le système. Il ne cherchera pas à se faire aimer, mais à obtenir du résultat. Il pourrait même prétendre qu’il ne croit pas en vous, que vous le décevez, que vous n’avez rien dans le ventre. C’est le membre de votre équipe que vous allez conspuer, il vous fera peut-être même pleurer mais entre vos larmes, vous serez forcé de reconnaître « ce salaud a raison ». Si un jour vous arrivez à faire la différence, c’est beaucoup grâce à lui, qui ne vous aura jamais fait de cadeau.
7. Le financier : Il existe deux types de financier – à part l’Etat – au profil diamétralement opposé : le banquier picsou qui pour chaque franc investi espère en récolter plusieurs et le saint sponsor – n’ayant souvent d’autre titre que celui de conjoint – qui espère juste ne pas avoir mis son doigt dans un engrenage financier sans fin. Le sponsor est très sensible à votre épopée, il se repaît de votre noble dessein, il se réjouit de votre enthousiasme communicatif. Il est assez facile à gérer : un peu de poudre aux yeux, une bonne dose de flatterie, quelques envolées lyriques et le tour est joué. Le banquier, lui, est sensible aux faits, aux chiffres, aux preuves et à ses propres intérêts. Il n’hésitera pas à vous conseiller des opérations qui assurent ses arrières… même si elles doivent compromettre votre avenir. Il rejettera sans scrupule un chèque sans provision de 100 €… même si ça coûte 150 €. Donc, moins vous aurez d’argent en banque, plus vous risquez d’en dépenser. Un banquier, ça ne se séduit pas, ça s’achète et le seul moyen d’entretenir de bons rapports avec lui, c’est de rester financièrement irréprochable.
8. L’homme de loi : Affronter l’homme de loi, avec la paperasse et la patience que ça exige, est un mal nécessaire pour qui veut sécuriser son projet et s’épargner un passage chez Julien Courbet. Face à un fonctionnaire de l’état, adoptez toujours le profil bas, ne vous dites pas « il suffit que je lui explique ! » Comprenez bien que la justice n’a rien à voir avec ce qui est juste ou pas. C’est une question de lois, de textes, de dossier complet ou incomplet, de procédure respectée ou pas… C’est surtout une affaire d’experts qui connaissent les codes, les usages, le jargon du milieu. Plus l’enjeu est important, plus le recours au juriste, avocat, fiscaliste et autre gestionnaire s’avère incontournable, et qu’importe si l’addition est salée. En cas de litige et même si vous êtes lésée, laissez-le régler les arguties et contentez-vous de faire amande honorable, la tête basse, contrite et repentie « Oh oui, je suis vilaine, châtiez-moi ! » et l’homme de loi, représentant de Dieu sur terre, se montrera peut-être clément envers vous, modeste sujet.
9. L’acheteur : C’est généralement celui qui rend votre projet viable, c’est celui qui signe, qui s’engage, qui donne une réalité matérielle à votre réussite.C’est souvent un client, en particulier le premier, qui prouve que votre idée a une valeur marchande et qui ouvre la voie à d’autres. C’est aussi parfois un employeur, une sorte de méga gros client, puisque lui, c’est tout les mois qu’il va vous signer un chèque. Et dans tous les cas, le client est roi. Ce n’est pas lui qui na rien compris, qui ne sait pas reconnaître votre talent, qui a tord de ne pas s’intéresser à votre projet, c’est vous qui n’avez pas su le rendre captivant. Vous confronter à un acheteur potentiel, c’est l’occasion idéale pour consolider votre argumentaire, fouiller les besoins du marché et adapter votre offre, en restant humble, à l’écoute et en traitant chaque information comme de l’or.
10. Le prescripteur : On considère généralement comme prescripteur une personne d’influence, un média, quelqu’un qu’on écoute et qui peut faire écho à votre projet. Mais le prescripteur n’a pas forcément cette fonction inscrite sur son front, c’est tout un chacun qui, d’une manière directe ou indirecte, peut faire avancer votre projet. C’est pourquoi, clamez vos intentions à la face du monde et colportez la bonne nouvelle de porte en porte. C’est le meilleur moyen de renforcer votre décision, de vous obliger à vous y tenir et de pousser les forces de l’univers à vous suivre. Qu’importe si vous donnez par la même occasion le bâton pour vous battre, si certains crient au loup, vous voient déjà à l’asile ou au fond du gouffre. Leur regard changera avec votre succès et qui sait si les plus alarmistes, les plus conformiste ne seront pas les premiers à vous féliciter, voire à vous suivre ?