L’enfer, c’est les autres : Florilège des pires phrases entendues par une accouchée, le concours !

Publié le par Juliette

Arzel-carotte.jpgAprès, voire pendant, l'accouchement, la plus grande source d’agacement et de contrariété ne vient pas toujours des répercussions physiques de la parturition ou de la difficulté de trouver ses marques avec bébé, mais du manque de tact de l’entourage, du personnel médical au mari, en passant par la famille, la belle- famille, le brave docteur ou la bonne dame à qui on a rien demandé. Déjà c’est pas évident de voir le gros projecteur qui était braqué sur nous pendant neuf mois changer de direction pour éclairer à présent la nouvelle star qui braille à nos côtés. A moins que l’accouchement ne se soit ostensiblement mal passé, il est bien rare qu’on s’intéresse encore à notre cas tant la vedette retient l’attention. Les premières questions sont rarement « Tu vas bien ? Pas trop dur ? » ou, mieux, « De quoi as-tu besoin ? Je peux faire quelque chose pour toi ? », qui sont comme miel aux oreilles de la parturiente éclopée, mais « Alors, il s’appelle comment ? Il mesure et pèse combien ? », comme si ces informations mathématico-éthimologique allaient changer la face du monde ! Même la douce euphorie qui parfois nous engourdit, nous étourdit, nous aveugle et nous porte après l’accouchement menace de voler en éclat quand déboule la famille, ou pire, la belle famille, ou pire encore, la famille de notre voisine de chambrée. Soudain la fatigue nous tombe dessus comme une chape de plomb et on réalise combien notre félicité est fragile, en surface, comme une belle façade à la merci des vandales. On aimerait tous avoir la répartie de cette mère avec son bébé en pleurs dans les bras, qui répond à la malotrue lui suggérant « Il faudrait peut être le changer » : « Je voudrais bien, mais j’ai plus le ticket, je crois pas qu’on va me le reprendre ». Hélas, l’état de faiblesse, de vulnérabilité et de fatigue générale dans lequel on se trouve fait de nous des cibles faciles et réduit même la plus grande gueule à la passivité. Et quand on entend les phrases qu’on ose nous asséner en de telles circonstances, on se dit que certains en profitent grave !
- Les puéricultrices qui vous lancent « bah, moi j’ai eu trois enfants sans péridurale et j’en fais pas une histoire », « Vous n’avez pas les seins pour ça » quand vous voulez allaiter, « Mais vous n’avez pas écouté hier ? », parce que vous ne vous souvenez plus au deuxième jour de toutes les étapes du bain.
- L’interne qui n’a su éviter la déchirure du périnée et qui râle « C’est malin, vous m’avez fait tout rater ».
- Le mari qui gémit en plein travail : « C’est encore long, j’en peux plus moi », sa mère qui débarque s’inquiète de son teint blafard, lui prendre les joues et soupire « Mon pauvre chéri, t’as fait une nuit blanche, c’était pas trop dur ? ». Le mari, encore lui, de retour à la maison qui s’exclame : « Changer des couches ? Mais j’ai jamais changé des couches, moi ! » ou encore, l’enfant en pleurs dans ses bras : « Chérie, notre vie va être un enfer ! ».
- L’urgentiste qui vous gronde car « on emmène pas son bébé aux urgences juste parce qu’on a l’impression qu’il a du mal à respirer » ou, à l’inverse, une pédiatre qui vous toise « mais vous ne regardez jamais votre enfant ? » sous prétexte qu’elle a détecté un plat au crâne que personne n’a jamais vu avant.
undefinedDe toute façon, quoi qu’on fasse, c’est jamais comme il faut, on trouve toujours quelqu’un pour nous en remettre une couche, histoire de bien nous culpabiliser, et le pire, c’est que dans 15 ans, ce seront nos enfants qui nous couvriront de reproches "ouaiiis, de toute façon t’étais jamais là pour moi". Qu’est-ce qu’on est allées faire dans cette galère d’ingratitude ?
Alors comme je suis en pleine rédaction de mon guide après-grossesse et que j’abandonne mon blog pendant dix jours pour partir en Alsace, défoulons nous un peu ! Je lance le défi : qui a entendu (ou entendu dire) la pire phrase, vécue ou chipée ailleurs (du moment qu’elle est 100% garantie authentique comme les miennes) ? N’hésitez pas à multiplier les propositions et faites passer le message, le gagnant recevra un exemplaire dédicacé de mon ouvrage, à paraître en septembre chez Hachette Pratique.

Edit 27 février : Je profite d'un accès furtif à un ordi pour dire un grand merci à tous mes commentateurs et tous ceux qui ont passé le message, redonnant à mon blog la fréquence des beaux jours et de réjouissants commentaires (avec mention spéciale à la belle aventure maritime de Marie Chiffon), promis je répond personnellement à tous ça dès mon retour le 4 février et je vous raconterai toutes les pires phrases récoltées durant mes interviews. Le top pour l'instant des situations absurdes : la puéricultrice qui demande au mari de venir l'aider à régler un problème informatique en laissant la parturiente seule en plein travail ! En attendant, vous pouvez vous repaître d'anecdotes à l'avenant dans la série "jeunes mères, futures mères, tout ce qu'on ne vous dit pas !"

 

Publié dans La Vie comme elle va

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J
Décidemment, quant y'en a plus, y'en a encore ! Mreci pour ton témoignagen difiant Cacyope, j'ai fini la rédaction de mon bouquin mais j'ai bein envie de trouver un petit coin pour saupoudrer quelques éléments de ton florilège... Remarque, avec ce qui t'es arrivé, ce n'est peut-être pas surprenant que ton corps résiste à mettre en route un bébé, sachant que la dernière fois tu as failli y rester ? En tout cas, bonne chance et bon courage !
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C
Ayant eu un préma à tout juste 7 mois, j'en ai entendu des vertes et des pas mures.ça devait faire 1 mois qu ej'etais sortie et je me promenais dan sla rue, je tombe sur la mere d'une amie, elle regarde mon crapaud, me demande quand est ce qu'il est né, me demande si je l'allaite et je lui dit ben non a cause des medoc j'ai pas pu (oui j'ai accouché a 7 mois d'une eclampsie, avec coma et tout le tremblement 22 de tension et j'ai faillit y rester ça elle peut pas le deviner )et la elle me donne une tape sur le bras ben tu vois c'est de ta faute si il est si petit, c'est parce que tu l'allaite pas. oui sauf qu'il etait prema de 2 mois donc 1kg 620 a la naissance, 1 mois aprés ça ne fait toujours que 2kg ou 2kg500 pffffou alors ma meilleure amie qui se pointe dan sma chambre d'hopital 1 semaine aprés la naissance, me dit ben mince suis venue pour rien il est pas avec toi... heu merci pour moi c'est sympa. non il est pas avec moi merci de me le rappeller, il est en couveuse. 1/2h aprés elle me racontait ses malheurs en me disant que franchement j'etais pas la pour elle elle allait pas bien du tout et moi j'etais bloqué a l'hosto. Excuse moi copine d'avoir faillit mourir et perdre par la meme mon fils. (on se voit plus depuis)le gynéco qui aurait pu m'eviter l'eclampsie mais a préféré m'engueuller quand il a trouvé un truc un peu bizarre a l'echo plutot que de penser que ça pouvait venir d'une pathologie.(j'etais suivit dans une clinique privé mais j'ai accouché en urgence à l'hopital) et quand il c'est pointé me voir a l'hopital il c'est excusé de son erreur de diagnostic mais a quand meme demandé quand est ce que je comptais aller le voir pour le rdv post natal. Jamais trou du... t'auras plus mon pognon.lors de mon dernier rdv gyneco avant d'avoir accouché, pour la derniere echo, je me suis appercue que les sage  femmes m'avaient oublié pour les cours d'accouchements donc j'avais un peu ralé et demandé a ce qu'on me les fasse rattrappé j'ai eu le premier rdv fixé pour 15 jours aprés. sauf que j'ai accouché entre temps. donc quand j'ai téléphonné pour annuler, la SF qui me sort "ben c'etait bien la peine de raler pour annuler quand meme.... si tout le monde faisait comme vous on s'en sortirait pas dans nos planning" en meme temps, j'aurais adoré faire ces cours a l'accouchement counasse, accoucher normalement comme tout le monde, et pouvoir profitter de mon accouchement plutot que d'etre dans le coma !!!!Franchement, on en entends des vertes, des pas mures mais faut avoir le coeur accroché parce que c'est pas evident. Merci pour votre post parce que francheent, ça fait du bien de se replonger la dedans. une derniere pour la route il y a un an nous avons annoncé a nos famille qu'on mettait le deuxieme en route. la mere de mon mari c'est littéralement décomposée et m'a dit "aprés ce que tu nous a fait enduré avec ton premier accouchement tu vas pas nous refaire le coup non? vous etes pas serieux, c'est une plaisanterie...???"  j'etais ravie :(depuis dame nature en a decidé utrement et on apprends la patience parce que numérobis ne veut pas seemmenager dans mon bidon.
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J
Beau florilège et belle conclusion Volubilis, et c'est kikiagagné me direz-vous ??? Après tout, c'est un concours de pires phrases, hélas, la pire ne vient pas de vous mais d'une autre maman désemparée qui m'a confié par e-mail qu'une puéricultrice à qui elle avait demandé par quelle miracle elle avait réussi à calmer son enfant lui a répondu "il a juste besoin d'un peu d'amour ce bébé", mortel !
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V
Vous à la sage-femme pendant que vous soufflez comme un boeuf pour mettre bas sans péridurale, et que vous suppliez de vous soulager par n'importe quel moyen : "j'ai maaaaal !" Refus de la sage-femme : "vous faites ça trés bien !"Vous aux infirmières qui vous martyrisent le ventre pour vous délivrer : "mais vous me faites mal, arrêtez !" réponses des concernées : "arrêtez, soit vous poussez (non !), soit vous nous laissez faire (non !), soit on va le chercher à la main (noooooon !) et arrêtez, vous allez me casser un doigt !"Vous à la sage-femme qui vous recoud : "c'est bientôt fini". Réponse : "mais oui, encore un point"... pause.... "encore un"... "encore un"... "j'ai presque fini"... encore un"...Le gynéco (un homme, c'est à dire quelqu'un qui n'a pas d'utérus) : "si on ne veut pas souffrir, il ne faut pas faire d'enfant". Demain, il viendra vous reprocher d'avoir fait un enfant trop petit : on admets aisément que tous les humains sont uniques et différents.. mais pas les bébés !La belle-mère : "arrêtez de le bercer, vous allez lui donner de mauvaises habitudes!"Le beau-père : "il a les yeux de sa mère !" Ma mère : "il a les yeux de son père !"Les visiteurs : "vous aimez le rose j'espère ?" Moi oui, mais elle ? Et est-il bien nécessaire de perpétuer la malédiction sexuelle qui consiste à habiller les filles en rose et les garçons en bleu ? Et moi, pourquoi on m'offre rien à moi ? J'ai quand même accompli l'exploit de déplacer mes propres os pour laisser passer 3 kilos de chair vivante, j'en ai perdu 5 sur la table en quelques heures et je n'ai pas dormi depuis 3 jours !Les cantinières qui viennent chercher votre plateau repas : "quoi, vous n'avez pas encore commencer de mnger ?" Ben oui, ma fille est comme moi : elle mange à 9H, midi et 19H ! Vous permettez que je la nourisse avant, histoire de manger dans le calme !Les femmes de la familles et leurs malédictions : "couche-la sur le dos, elle va s'étouffer ! Achète un cale bébé !", "Quoi, ta table à langer n'a pas de rebords anti-chute ?", "Moi, je n'avais pas de lait, tu ne peux pas savoir si tu vas le nourrir, je serais toi, j'éviterais de trop y croire", "elle ne fait pas encore ses nuits ?", "Dis adieu à tes nuits, tes amies et tes sorties !"Le mari : "comment ça se ferme, ce body ?", "comment elle se ferme, la ceinture de sa nacelle ?", "C'est quoi la différence entre une gigoteuse, un nid d'ange, un dorsbien, une turbulette et une grenouillère ?", "depuis le temps que tu es en congé, tu n'as pas eu le temps de te reposer ?", "Faire la vaisselle ? mais je travaille moi, je suis pas en vacances de maternité !"L'employeur : "mais normalement, on n'allaite pas plus de deux mois... vous derviez revenir début avril", "vous avez bien choisit votre moment !"Votre mère : "allaiter trop longtemps, c'est créer une relation fusionelle ingérable !"Bien sûr, nous sommes toutes des mères comblées, bien sûr... mais des épouses exploitées, des employées méprisées, des clientes arnaquées ("je serais vous, j'achèterais quand même un chauffe-biberon"), des filles délaissées, bref, des femmes épuisées !
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I
Bonjour,Pour ma première, apres six mois d'insultes (je lui piquais son fils, j'etais incapable, abruti...bref j'en passe),  alors que je devais apprendre à changer la couche de ma fille le premier jour, ma belle -mêre m'a poussée, la petite à peine posée sur la table, en me déclarant "pousse toi, tu sera incapable de la changer convenablement!" C'est clair que si je n'apprend pas , je n'y arriverais jamais...mais bonPour le deuxième, elle m'a seulement proposer de m'acheter une maison avec piscine si je le lui confiais mon fils ad-vitam eternam...ce que j'ai refusé.  Aujourd'hui, elle pense qu'il finira plombier et certainement pas avocat ou medecin, car mon loulou prends son temps, mais bien sur c'est de ma faute, c'est moi qui l'eleve mal...Pour info, mes schtroumphs feront ce qu'ils veulent, s'ils sont heureux et qu'ils gagnent leur vie correctement, moi ca me remplira de bonheur, et tant pis pour ceux que ca embête!
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