Et si nous parlions un peu (aussi) du papa blues ?
un compagnon, un partenaire de vie, un membre actif de la famille par tous les aspects. Il donne le biberon, change bébé, prépare le bain, d’aucun même, paraît-il, se réveille la nuit et se lève pour s’occuper du rejeton criant famine, fort bien ! Mais il n’est pas superman pour autant. N’oublions pas qu’il ne bénéficie pas du même lien viscéral avec l’enfant, qu’il n’a pas eu neuf mois pour s’y faire et qu’il ne devient réellement père qu’au moment où il voit l’enfant… et encore, certains ont besoin qu’il marque d’abord ses premiers buts ! Il est confronté à ses propres peurs, voire à une vraie crise existentielle, soudain frappé par la révélation qu’il lui faudra assurer, à tout point de vue, être présent, engagé et cette "force du devoir, de la nécessité d’être là" en déstabilise plus d’un. Il est seul face à un blues inavouable, déjà évoqué ici, et à des challenge qui peuvent lui paraître insurmontables « Changer des couches ? Mais j’ai jamais changé des couches, moi ! » (Parce que nous autres les femmes, on apprend ça dès la deuxième année de maternelle, bien sûr !). Il traverse lui-même un processus auquel nulle expérience empirique ne l’a préparé, obligé de "subir avec impuissance le résultat d'un grand moment de puissance", comme le disait si bien mon fidèle DPL. Nous autres femmes nous plaignons d'être si peu préparées à l'après-accouchement mais eux le sont encore bien moins, ils font juste partie des "suggestions d'accompagnement" comme dit la pub, cette période est donc très difficile pour eux (aussi)...
2. Parce que dans les tous premiers jours, l’enfant a visiblement un besoin de « réassurance primal » passant par l’odeur, la peau, la voix de sa mère qui l’apaisent mieux que ses bras, il ne sait pas encore que bientôt il saura à l’inverse mieux que maman calmer ses pleur
3. Parce qu’il doit concilier du jour au lendemain vie professionnelles et nouvelles responsabilités familiales, faire le lien avec le monde extérieur.
4. Parce qu’il se voit toujours comme le fournisseur officiel du mammouth qui nourrira la famille et qu’il a peur de ne pas être à la hauteur des nouveaux défis qui s’imposent à lui.
5. Parce qu’avec la fin des stéréotype, du papa forcément « chef de famille » et représentant de la loi, il a du mal à trouver sa place et à se situer clairement.
6. Parce qu’il lui arrive d »avoir besoin de sombrer dans une sorte de régression temporaire qui lui fait rechercher les jupes de sa mère, réelle ou de substitution, pour se faire dorloter avant de passer de fils à père.
7. Parce qu’il se retrouve parfois dans un conflit de loyauté entre sa femme et sa mère, quand elles ne s’apprécient pas ou ne sont pas d’accord entre elles.
9. Parce qu’il est tout bêtement jaloux de l’attention portée à l’enfant, envieux d’une symbiose qui n’est pas à sa portée et dont il peut facilement se sentir exclu, avec l’impression de « perdre » sa femme.
10. Parce qu’il est facilement impressionnée par l’apparente fragilité du bébé et qu’il ne bénéficie pas du lien charnel qui forge l’instinct.
11. Parce qu’il a peur de ne pas retrouver sa compagne, et pas uniquement physiquement, quand il découvre une furie hirsute et vociférante en rentrant du travail le soir.
12. Parce qu’il ne comprend plus sa femme, noyée dans un verre d’eau alors qu’elle fut jadis si forte, oubliant qu’elle est d’astreinte 24 heures sur 24 alors que lui n’est que parent intermittent, forcément plus patient et résistant.
13. Parce qu’il a le sentiment que quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, ce n’est jamais assez bien ou suffisant et qu’il n’obtient que peu de validation, de confirmation de sa démarche.
15. Parce qu’il a du mal à rentrer dans sa peau de père et à tisser le lien avec l’enfant, la relation restant abstraite et extérieure pour lui.
16. Parce qu’il est seul, confronté à un « papa blues », qui ne manifeste souvent chez lui de manière physique (entorse, lumbago…), l’obligeant ainsi à se poser dans son rôle de père.
17. Parce que lui aussi aimerait pouvoir parfois craquer alors qu’il lui faut tout le temps être fort, rassurant, protecteur.
18. Parce qu’il a du mal à se projeter dans un avenir plus serein, qu’il a l’impression que sa vie va se transformer en enfer et qu’il se sent piégé.
19. Parce que c’est fragile, un homme !
A vous pour la vingtième excuse en commentaire !