Alors ces vacances, c’était chouette ? Pas mal(te) !
Voilà plus d’un mois que je suis revenue de congé et je ne vous ai pas encore parlé de Malte – si ce n’est indirectement dans ma chronique ce qui en dit long déjà du fol enthousiasme qu’à suscité en moi ce pays. Y’a des vacances comme ça qui, dès le départ, sentent le souffre, où tout se passe mal et laisse présager le pire : vol emboîté comme des sardines dans un avion pourtant régulier, accueil par un loueur de voiture aimable comme une porte de prison, des heures à se perdre en tournant en rond dans La Valette à la recherche désespérée de la route conduisant à Sliema, arrivée à une heure du mat’ avec enfants et bagages à l’hôtel qui a oublié d’installer le lit bébé et nous, une fois dans la chambre, réalisant que le lit gonflable de l’aîné est dans un sac de voyage… resté à l’aéroport ! On a donc commencé nos vacances en dormant ½ nuit à 5 dans 3 lits de 1 personne, chouette ! Par la suite, Malte a été une source de contrariété inépuisable, en particulier en matière de conduite ce qui pourtant, sur une île européenne de même pas 300 km2, aurait du rester une formalité. Le problème c’est que, apparemment, les maltais détestent les panneaux mais adorent les sens interdit, soit un cocktail explosif qui peut vous faire déboucher à un bout de l’île alors que vous partiez pour l’autre bout. Comme de plus, les conducteurs locaux conduisent leur véhicule comme des auto-tamponneuses, que le tracé routier ne suit aucune logique apparente et que les rues réservent d'étranges surprises, devenant de plus en plus étroites ou tournant avec un angle improbables, vous êtes toujours à deux doigts de l’accident et vous comprenez mieux pourquoi le loueur a si lourdement insisté pour vous vendre son assurance tout risques.
Malte n’offre hélas pas de compensation significative, rien que l’on n’ait pas déjà vu en mieux ailleurs : les villes ont l’atmosphère compassée des musées,
la terre et les hommes respirent l’aridité, les côtes ont perdu leur charme en même temps que leur authenticité, toutes asservies au Dieu tourisme. Y’a plein de trucs à voir, certes, mais rien ne prend aux tripes. L’âme du pays semble s’être dissoute dans un multiculturalisme pourtant de bon augure. C’est comme si chaque contrée du monde avait donné un bout d’elle-même - on pense à l’Italie, à l’Angleterre, à l’Amérique du Sud… - sans que Malte n’ait su à garder une identité propre, se vendant au plus offrant tout au long de son histoire. Au bout de cinq jours à vadrouiller dans le pays, j’aurais été bien incapable de vous décrire un maltais ! Heureusement nous avons eu la fine idée de terminer notre voyage par un périple de trois jours sur l’île de Gozo - où les habitants sont réputés laisser la clé sur la porte, ça dit déjà beaucoup - et là, tout a changé. Nous avons trouvé l’authenticité, les paysages spectaculaires, le souffle et l’âme que nous sommes venu chercher, nous avons découvert une nature belle et sauvage, des gens rudes et chaleureux, des villes préservées et inspirées, un paysage naturel fait de cités pointant sur des collines tapissées de vergers tombant dans la mer.
Un conseil donc : si vous allez à Malte, assurez le minimum syndical (trois jours pour La Valette et les Trois Cités en face) puis filez à Gozo, louez une de leur magnifique et confortable Farmhouse ou une chambre dans un Bed & Breakfast comme nous l’avons fait. De toute façon, il n’en existe que deux à Gozo et… ils sont côte à côte. Celui-ci, en catégorie standing supérieur, et le nôtre, qui nous a réservé un accueil si chaleureux qu’on s’est tout de suite senti comme chez nous : des chambres superbes, rustiques avec une touche de raffinement british, un confort optimal, dans une belle maison typique de la région, au cœur d’un village oublieux du tourisme de masse. En plus, alors que l’île n’a que 60 km de long, y’a bien plus de sites spectaculaires à voir et en plus, y’a des panneaux partout !!!
Que demander de plus ?