Qu’est-ce qui rend les hommes heureux ?
Parce qu’avec les jours qui raccourcissent, la crise qui s’intensifie, l’avenir qui s’obscurcit, l’envie d’hiberner qui me gagne, mon moral qui part en chute libre, l’atonie qui gangrène ce blog (songez donc, 38 jours sans nouveau billet, quel triste record !), quelques petits bonheurs, c’est pas de refus !
Déjà, il y a eu l’élection d’Obama qui comble l’humanité de joie au point qu’on croirait qu’elle s’est élue un nouveau Dieu (qui, si ça se trouve, est noir lui aussi). Je crois que le monde n’a jamais autant admiré les Etats-Unis qu’en ce moment car s’il est une qualité qu’il faut bien reconnaître à ces fous d’américain c’est leur force régénératrice et leur capacité à changer, si bien que parfois je me sens en « manque d’Amérique » tout en conspuant leur matérialisme et leur superficialité. Quand on sait que le résistance au changement est une des plus grande force humaine, combien l’homme peut s’accommoder de son insatisfaction avant d’oser bouger, que le saut dans l’inconnu est un des processus les plus anxiogène qui soit, y’a de quoi tirer son chapeau et puiser quelque inspiration. Quand je pense que la première fois que j’ai entendu parler d’Obama c’est parce qu’un journaliste indélicat l’avait appelé Oussama et qu’à présent il préside le pays, alors que pendant des mois j’ai entendu tous les spécialistes le pronostiquer perdant d’avance, on reprend espoir en l’homme et en cette vie où finalement tout est possibilité ! Espérons simplement qu’on ne se réveillera pas de ce rêve américain avec la gueule de bois. D’abord parce que l’état de grâce actuel ne doit pas faire oublier que présider un pays en crise comme les Etats-Unis n’a rien d’une sinécure et qu’à l’impossible nul ne devrait être tenu, même pas Obama ; comme le rappelait récemment Ariel Wizman dans l’Edition Spéciale « c’est un job de merde et, une fois de plus, c’est un noir qui le récupère ! ». Rappelons aussi qu’à chaque fois que les Américains voient émerger un leader charismatique et anticonformiste, ils ont la fâcheuse habitude de le buter peu après ! Mais bon, je ne vais pas jouer les oiseaux de mauvais augure alors que mon billet traite du bonheur des hommes !
Avant Obama, il y a eu ce fameux et très sérieus sondage TNS Sofrès aux résultats surprenants, déclamés avec fierté par quelques mâles présentateurs, comme quoi les hommes préfèrent les drôles… et moi je rigole doucement ! Florence Foresti au top de la liste passe encore, mais dès qu’on descend un peu, quelques noms comme Mimie Mathy ou Anne Roumanoff nous mettent sérieusement la puce à l’oreille. Les hommes auraient-il tellement changé qu’un généreux balcon, de longues jambes et un cul bien appétissant ne fassent plus leur bonheur ? Leur programme aurait-il subi une modification génétique telle que le physique ait perdu de son importance dans leurs préférences ? leurs comportements ont-ils subit une telle mutation qu’il ne soient plus régis pas la queue et par la domination de leur sens visuel ? Aurait-on fini de les voir passer des heures à mater des filles nues sur Internet ou ailleurs ? Hugh Heffner aurait-il mis la clef sous la porte pour aller vivre dans un ashram à l’autre bout du monde ?... Arrêtons car bien sûr tout ceci n’est qu’un leurre, une tentative pathétique de donner bonne conscience aux hommes (l’étude a d’ailleurs été commandée par FHM, voilà qui est déjà suspect) puisqu’en creusant bien les hommes devaient choisir leur personnalité préférée « sans tenir compte du physique », ha ha ha, sûr que comme ça c’est facile de donner la primauté aux drôles. Mais devinez, malgré tout, quelle femme ils choisiraient d’emmener sur une île déserte ? Clara Morgane, Florence Foresti peut aller se rhabiller et nous dormir sur nos deux oreilles, c’est pas demain la veille que nos hommes vont changer !
Enfin, plus récemment, une étude INSEE basée sur les données de l’Eurobaromètre recueillies entre 1975 et 2000 venait bousculer toutes nos croyances concernant le bonheur, et en particulier l’idée selon lequel qu’il va de paire avec la jeunesse. Ainsi, le sentiment de bien être serait à son comble à 65 ans, à l’âge de la retraite, et le pire moment de la vie se situerait entre 45 et 50 ans. Certes, la perspective d’atteindre d’ici deux ans le gouffre de mon existence n’est pas très réjouissante, mais ces résultats n’en restent pas moins inspirants et riches en enseignement. C’est comme si on passait sa vie avec les regrets et la peur au ventre, peur de vieillir, regret du temps qui passe, de tout ce qu’on aurait aimé faire et dont on réalise, à mesure que le temps passe, qu’on ne les fera jamais. Et puis un jour, ça y est, on EST vieux, on fait son deuil, on acquiert « la sérénité d’accepter les choses qu’on ne peut pas changer, le courage de changer les choses qu’on peut et la sagesse d’en connaître la différence », on devient sage enfin, au prix d’une vie à se prendre la tête. Apprendrons nous enfin à jouir de l’instant présent, à carpe diem, à sortir de l’accumulation, à oublier la performance et les must do attachés à notre âge, à apprécier le voyage de la vie, maintenant que nous savons que le bonheur est au bout du chemin ? Comme ces deux vieilles sur leur banc, à Nice, qui se remémorent le bon vieux temps « tu te souviens quand on était jeunes et qu’on voulait ressembler à Bribitte Bardot… eh bien, ça y est ! »
Sur ce, que le bonheur soit avec vous, parole de je(u)di !