En vacances, autant en emporte la spontanéité…
L’incongruité de mon timing pouvant surprendre, un préambule s’impose : si je vous parle des aujourd’hui des vacances qui ne seront pas d’actualité avant six mois, c’est que je m’adapte au rythme de l’édition et que j’écris aujourd’hui les livres que vous lirez sur la plage cet été ! Dont l’indispensable carnet de vacances des gourdes, comprenant comme de bien entendu une analyse existentielle aprofondie sur le sujet et en particulier une réflexion sur ce fantasme récurrent de vacances les cheveux au vent, sans responsabilités, à progresser au gré des envies, en totale spontanéité. Moi, comme vous le savez, je suis plutôt du genre obsessionnelle monomaniaque, j’ai donc tendance à gérer les vacances comme un projet d’entreprise : étude de marché, analyse budgétaire, choix des activités en fonction du meilleur rapport qualité/prix, négociation des prestations, élaboration du planning, organisation des événements, etc. Ce qui m’a plutôt bien réussi : je ne ratais rien de ce qui était inratable, j’en avais pour mon argent et surtout, je partais dans ma tête bien avant le départ effectif, grâce aux heures que je passais à naviguer sur Internet, à organiser, à rêver et à fantasmer ses vacances, qui n’avaient cependant plus grand-chose à voir avec les concepts de « relâche », de « repos » ou de « détente ». J’ai ainsi bouclé l’Ouest américain en 12 jours, pour l’équivalent de 1 200 € par personne billet d’avion compris en juillet-août (impensable aujourd’hui), à raison de 250 km en voiture en moyenne par jour. Un retard dans le planning, un pépin, un impondérable et c’était toute l’organisation du séjour qui s’écroulait. Je me vois encore conduire la nuit avec mon mari endormi à mes côtés après une nouba à Las Végas pour traverser la Vallée de la mort avant que le soleil ne tape et ne rende prémonitoire le nom funeste du lieu. Une sacrée aventure… mais certainement pas des vacances !
Alors un jour on s’est dit que ce serait peut-être sympa de ne rien organiser à l’avance, d’évoluer au jour le jour, de se fier à l’inspiration du moment. Mais il nous a suffit d’arriver à l’aéroport, de nous retrouver bloqué dans un pays étranger, à essayer désespérément de louer une voiture qui nous coûtera finalement un rein, pour souper de la spontanéité à jamais. Tout ce que je retiens de ces vacances, c’est le gaspillage, de temps, d’argent, d’énergie, avec le sentiment de n’être jamais au bon endroit au bon moment, beaucoup de stress inutile, d’attente, de frustration, sans que la « non-organisation » n’apporte le moindre bénéfice. J’en suis donc revenue à ce qui me va : mettre mes vacances sur des rails… et rien ne m’empêche de faire un arrêt, de changer de direction ou de m’attarder si l’envie m’en prend. Comme vacancières je me sens moins chien errant que chat de gouttière, qui finit toujours par retomber sur ses pattes ! Et vous, quel type de vacancier/ère êtes-vous ?