Sacrée Etourderie ! Part I, La Problématique : "Un jour, ma fille, tu oublieras ta tête !"
Soyons clairs : dans mon boulot – le développement new business – je suis une bête. Au sens littéral du terme. D’ailleurs dans ma boîte, y’a une blague qui circule « Quelle est la différence entre Juliette et un pitbull ? C’est qu’un pitbull finit par lâcher ». Je traque le client sans relâche, je mets en place des tactiques imparables, j’attrape du gros gibier là où d’autres n’auraient que menu frottin. Et pourtant… une tare pathologique vient insulter mon tableau de chasse, ma réputation et mon intelligence. J’achoppe systématiquement sur les « petites choses » : référence erronée ou manquante dans un dossier, faute injustifiable dans un courrier, Monsieur à la place de Madame… bref, que des « conneries » qui jètent le discrédit sur l’ensemble de mon travail. J’ai beau m’appliquer, me concentrer, faire des efforts, les erreurs prolifèrent, se glissent entre les lignes, feintent, prennent vie pour mieux me narguer et m’échapper. J’avais passé tant de temps éloigné de la férule d’un patron, entouré d’une troupe de fidèles affectés aux petites tâches que j’en avais oublié ce maudit travers. Mais en vérité, le problème n’est pas nouveau…
Tous les 5 ans environ, au moment de partir en vacances, je suis refoulée à la frontière pour passeport périmé ou manquant, après avoir passé des heures à tout préparer à grand renfort de listes pour ne rien oublier. Plus jeune, alors que je vivais dans 25 m², j’ai trouvé moyen de perdre la tasse de café au lait que je venais de me faire ! Un instant, je l’avais, l’instant d’après, je ne l’avais plus et impossible de remettre la main dessus. Je l’ai retrouvée trois jours plus tard… dans une armoire. Au lycée déjà, je résolvais à la surprise générale les problèmes mathématiques les plus complexes mais je trébuchais sur les calculs de base par pure distraction.
Enfin, toute petite, à l’école primaire, je récoltais un zéro de conduite pour « étourderie ». C’est même la seule fois où mon père, professeur émérite systématique solidaire du corps enseignant par principe, est monté au créneau pour me défendre, estimant que l’étourderie n’avait rien à voir avec la conduite. Pourtant, dans mon entreprise, c’est bien ma conduite qui est remise en cause : laisser aller, j’m’enfoutisme, voire foutage de gueule… Et comme mon Papa n’est plus là pour me défendre, je courbe l’échine sous la foudre patronale, contrite, repentante, coupable, forcément coupable, et je promets la seule chose qu’un patron veut entendre : ça n’arrivera plus.
Mais, à moins d’une greffe de cerveau, comment en être sûr ? Quand on sait que la mémoire décline dès 20 ans avec jusqu’à 100 000 neurones de perdus par jour, comment remonter le temps ? Comment contrer une tare enracinée depuis 40 ans et qui de plus, je viens de l’apprendre, se transmet chez nous de génération en génération ?
Bien sûr, répondre à ces questions demande une investigation approfondie, que j’ai d’ores et déjà lancée et dont je vous livrerais les secrets lors d’un prochain billet sur « L’art et la manière de retrouver sa tête ».
Mais comme rien ne vaut l’expérience personnelle, j’en appelle aujourd’hui à tous les Gastond Lagaffe, les grands blonds, les Pierrot la Lune, les distrait(e)s, les têtes en l’air et autres étourdis chroniques de la blogosphère pour me livrer leurs trucs et astuces anti-bavures.
A lire : Sacrée Etourdie, Part II, Pistes et Solutions : "L'art et la manière de retrouver sa tête".