Comment confronter l'homme à son bordel ?
Vos commentaires de femmes au bord de la crise de nerf à mon post sur les hommes qui "ne trouvent jamais rien dans le frigo" m’ont fait prendre conscience d’une vérité navrante : On vit tous avec le même homme ! Un homme qui a une telle propension à laisser des traces derrière lui qu’il n’aurait pas besoin de petits cailloux si on le lâchait dans la forêt. Dès le réveil, voilà sensiblement à quoi ressemble le parcours de mon homme à moi : il se lève en faisant valser draps et coussins, il se déshabille et abandonne son pyjama dans le lit, puis prend ses vêtements en laissant armoires et tiroirs béants. Il va faire pipi en visant comme il peut (mon homme estime que c’est à la femme de relever la lunette des toilettes), puis prend une serviette pour les mains, une autre pour la douche et les deux finissent roulées boulées dans un coin, rejoignant parfois le tas des vêtements de la veille qui n’atterrissent quant à eux jamais, Ô grand jamais, dans le panier à linge. Il se brosse les dents (parfois), sans reboucher le tube (bien sûr), sa lave (à grandes eaux), se rase et laisse au terme de ce périple toutes sortes de poils et de traînées dans le lavabo d’une salle de bain inondée. En chemin il aura mis ses chaussures en oubliant ses pantoufles sur place et, au moment de partir, sa tasse de café au lait échouera dans un endroit des plus improbables, avec la bouteille de lait restée hors du frigo, ouverte. Mais mon homme à moi est PIRE que les autres (il a plein de qualités par ailleurs… blablabla… on sait tout ça). En effet, il est capable d’arriver dans la cuisine, de me montrer LE bout de pelure que J’AI oublié et de me dire d’un ton exaspéré « Pourquoi tu ne mets JAMAIS les trucs directement dans la poubelle ? ». Mais quand je vois son expression d’horreur et d’étonnement mêlés au moment où je lui saute au visage le couteau de cuisine à la main pour lui enfoncer la dite pelure dans le gosier, je comprends qu’il n’est ABSOLUMENT PAS CONSCIENT de ses actes (et non actes).
Fidèle à mon engagement et consciente que l’homme n’est pas né dans le seul but de nous exaspérer, j’ai encore une fois sondé la science pour comprendre ce double dysfonctionnement. La première explication tient à nouveau au fait que l’homme n’a pas comme nous une vision périphérique héritée de la préhistoire. Il ne voit que ce qui est devant son nez, en l’occurrence la pelure incongrue, mais rien du bordel qu’il a laissé tout autour de lui. La seconde explication est dans le manque de connexions entre leurs hémisphères droit et gauche. Alors que nous autres femmes, sous la bonne influence de l’œstrogène, jouissons d’un cerveau « multi-tâche » et d’une capacité à jongler avec 36 choses à la fois, l’homme hérite d’un cerveau « mono-tâche ». Il est tout simplement incapable de faire deux choses à la fois. Utiliser la serviette ET la suspendre. Oter ses chaussettes ET les mettre au sale. Ranger le lait ET le reboucher. Prendre son slip ET refermer le tiroir. Faire pipi ET viser ET remonter la lunette (épuisé rien qu’y penser).
J’ai donc trouvé une solution radicale - un secret que je vous livre aujourd’hui - pour prouver à Nos Amis les Hommes que, non seulement ils ne nous aident pas dans les tâches ménagères, mais il font le contraire : ILS EN RAJOUTENT ! Au prochain passage de votre ouragan maison, faites comme moi, prenez votre appareil photo, passez derrière lui et clic ! claque ! Mettez lui le diaporama sous le nez et dites-moi : qu’est-ce qu’il peut répondre à ça