Pourquoi l'homme est-il plus intelligent que la femme ?
Il serait plus juste de dire « pourquoi l’homme est-il plus malin que la femme ?» mais je voulais un titre fort et provocateur, à la hauteur de l’incident survenu l’autre nuit.
Rappelons les faits : mercredi 19 juillet, 1 heures 19, je suis lovée dans les bras de Morphée dans le plus simple appareil alors que mon homme, vautré dans son siège de ministre en tenue de Tarzan, se livre à une des ses activités hautement intellectuelles dont seuls les mâles ont le secret : jouer aux cartes sur ordinateur (pas le poker, non, une sorte de Memory amélioré… à 1h 19 du matin, allez comprendre !). Bref, il est donc 1 heures 19 et je suis réveillée par l’orage qui gronde (l’homme, lui, bien sûr, n’a rien remarqué). Je me lève en sursaut et embarque mon compagnon d’infortune pour aller sauver de la pluie matelas, parasol, couvertures et coussins. Mais le rideau de trombes d’eau menaçantes qui nous accueille à l’ouverture de la porte nous fige sur place. N’écoutant que mon courage, je fonce et la pluie qui soudain s’enfonce comme mille aiguilles dans ma chair me fait pousser de hauts cris. Je deviens une des ces filles échevelées, écervelées et hystériques que l’on voit courir en hurlant dans les films d’horreur… la télégénie en moins (ben, avec un matelas de plage dans chaque main, forcément). Pendant ce temps, mon homme fonce direct sur le parasol et, l’utilisant comme un parapluie, récolte tranquillement coussins et couvertures.
Voilà pourquoi l’homme est plus intelligent que la femme. Pendant que nous pensons « les femmes et les enfants, le parasol, les matelas, mon rimmel, les escargots à ne pas écraser, la paix dans le ménage et dans monde, d’abord », eux pensent « Mon confort, d’abord ». Et l’ingéniosité déployée par mon homme - indolent notoire aimant laisser son cerveau sur mode économique - au service de son propre confort, ne cesse de me fasciner. Un exemple emblématique parmi mille : quand notre fils était petit bébé tétant biberon jusqu’à plus soif, mon mari – las d’être constamment sollicité – a mis au point un système extraordinairement sophistiqué et astucieux pour attacher le biberon au-dessus du berceau et laisser bébé téter en toute autonomie. Découvrant avec effroi le forfait, je ne pouvais cependant trouver aucune raison objective pour m’opposer à cette astuce ; bébé avait l’air ravi, le biberon n’exerçait aucune pression, il n’y avait donc pas plus de danger que d’être directement installé sous le pis de la vache.
Qu’est ce qui rend donc l’homme si malin ? Les 200 grammes de plus que pèse leur cerveau* ? Les réflexes de survie hérités de Cro-Magnon ? Leur capacité à rationaliser et à gérer les événements au 1er degré ? Non c’est tout simplement qu’ils sont génétiquement programmés pour résoudre des problèmes, stimulés par la perspective d’un supplément de confort. Les fabricants de jouets ont ainsi observés que, dès l’enfance, les garçons tendent à inventer de nouvelles fonctionnalités là où les filles se contentent d’usages traditionnels. 12 étudiants surdoués en mathématiques sur 13 sont des garçons. Devenus grands, ils assurent vaillamment 93% du bricolage et ne manquent pas une occasion d’appliquer les préceptes du vénéré Mac Gyver, éternelle et inégalée source d’inspiration.
Alors, pourquoi rechignent-ils à déployer la même intelligence et autant d’astuce quand il s’agit de concocter le dîner, d’organiser une soirée, d’aménager la maison ou de s’occuper des enfants ? Parce que nous ne savons pas les mo-ti-ver ! Il est temps que nous relisions notre Mars et Vénus pour nous rappeler que les hommes sont comme les dauphins, il faut leur lancer des petits poissons pour qu’ils déploient leur intelligence. Sachons donc motiver notre homme par la promesse d’un confort, d’une récompense, d’une satisfaction ultérieure. Et en la matière, nous ne manquons pas de ressources, n’est-ce pas Mesdames ?
(*) Au mâles qui se réjouiraient un peu trop vite d’avoir ici la preuve irréfutable de la supériorité de l’homme sur la femme, rappelons que le poids du cerveau n’a rien à voir avec l’intelligence (Einstein avait un cerveau tout léger) mais plutôt avec la masse des pensées sexuelles qui traversent le cerveau tous les jours. Car là, oui, vous nous battez à plate couture !