Desperate Housewifes : hommage à Bree van de Kamp ou comment le fantasme devient femme
Je vais faire un truc pas sympa, je sais, je sais, mais c’est plus fort que moi, je ne peux pas résister, il faut que je vous parle de la troisième saison de Desperate Housewifes ! Oui, vous avez bien lu « troisième saison », j’ai fait un aller/retour express aux Etats-Unis ce week-end (ah la la, qu’est-ce qu’il faut pas raconter !) histoire de ne pas rater le lancement et ça valait son pesant de Bretzels ! Oh my God ! Rien à voir avec le démarrage un peu mollasson de la deuxième saison (qui s’arrange par la suite, je vous rassure), là, on a droit à un vrai festival Bree Van de Kamp.
Ce qui est bizarre, c’est qu’en Amérique c’est pas Bree qui fait un carton mais cette tête à claque de Susan, même qu’elle est payée plus que les autres et qu’elle vient de sortir un bouquin qui a cassé la baraque (une histoire de toasts brûlés, c’est bien de son acabit, ça).
Bree serait-elle un fantasme franco-français, trop complexe pour ces bœufs d’amerloques ? Pour les hommes de chez nous, Bree c’est l’archétype féminin « froide dehors, chaude dedans », pour nous autres femmes, c’est le fantasme de l’épouse/maîtresse parfaite femme d’intérieur. Car même si nous nous en défendons, nous rêvons toutes secrètement d’être une référence en matière de bon goût, de raffinement et de propreté au point qu’on viendrait visiter notre maison témoin par bus entier des quatre coins de la terre et d’Hollywood même (tant qu’à fantasmer)… et tout ça, en gardant notre trépidante vie sociale, notre sex-appeal et notre taille 36 (dont plus jeune j’ignorais jusqu’à l’existence). Elle est incarnée par Marcia Cross, une de ces femmes fortes et admirables comme l’Amérique en produit, psychothérapeute à ses heures perdues, jeune mariée et auteur de quelques répliques cultes de la série, comme celle accompagnant la gifle balancée à son mari sado-maso « Toi aussi, tu as joui ? ». Last but not least, et là vous allez aimer, tenez-vous bien : L’incarnation de Bree est une souillon, si, si, elle l’avoue elle-même « mon frigo est toujours vide », « ma voiture est une porcherie toute éraflée » et, attention, « je porte les même vêtements plusieurs jours de suite » (arghhh, oui, Breeeee !). On se sent pas mieux tout à coup ? Alors en hommage à Bree, je vous offre un bout de dialogue de la deuxième saison de Desperate Housewifes, où notre héroïne va voir son médecin et raconte, un rien paniquée :
- C’était comme si quelque chose en moi s’était rompu… en fait, c’était plutôt un spasme qu’une rupture… des vagues d’une sensation incroyable… je pense que j’ai du avoir une légère attaque.
- A quel point étais-ce douloureux ?
- Eh bien, c’est ce qu’il y a d’étrange, ce n’était pas à proprement parler douloureux, je dirais même que ce n’était pas totalement désagréable.
- Que faisiez-vous à ce moment-là ?
- En fait… j’étais avec mon fiancé… nous étions allongés, en train de… nous reposer.
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins, faisiez-vous l’amour ?
- En quelque sorte…
- Madame Van de Kamp, je crois que vous avez eu un orgasme.
- Non, non, non, j’ai eu des orgasmes avant et…
- Comment les décriveriez-vous ?
- Oh, vous savez, cette chaude sensation, cette impression frissonnante de soulagement quand c’est fini. Non, non, là c’était beaucoup…
- Mieux ?
- Oui.
- Ça, c’est parce que c’était un orgasme.
- Oh my God !
A toutes les anorgasmiques de la terre, tenez bon ! Avec 45 ans au compteur, tout reste toujours possible... même quand on est pas Bree et qu'on ne fait pas du 36 fillette !