L'Oeil de la Ménagère : La Grande Aventure !

Publié le par Juliette

Vous avez vu la dernière pub Fiat ? Vous savez celle où la vie quotidienne ressemble à Koh Lanta, qui commence avec un papa arrosé par la pisse de son môme et qui se termine par un autre qui sauve in extremis un doudou d’une noyade certaine ? Avant bien sûr que SuperFiat n’arrive… quoique je n’ai pas encore vraiment saisi le rapport entre la voiture et le reste. Par contre, en voyant ces images si fortement évocatrices, j’ai eu comme une révélation.
J’ai compris pourquoi j’avais fais le choix, il y’a bientôt deux ans, de
reprendre une activité professionnelle salariée, de lâcher ma liberté de consultante pour accepter la féodalité du patronat. Pourquoi je suis rentrée, pour la première fois de ma vie, dans une entreprise normale de chez Normal, où je travaille avec des collègues qui sont juste des collègues et non des amis, avec des patrons qui sont juste des patrons et pas des gourous. J’ai compris ce qui, outre le confort d’un salaire qui tombe chaque mois dans l’escarcelle avec une régularité de métronome, me séduisait dans ce travail sédentaire sans contact direct avec le client, alors que je ne me sens jamais aussi puissante et intelligente qu’en situation de négociation commerciale. Je me suis rendu compte que j’aimais me lever le matin, m’apprêter et bien m’habiller, prendre le métro et rêvasser, arriver au bureau au milieu des klaxons de l’heure de pointe, allumer mon ordinateur et ouvrir ma boîte aux lettres pourtant squattée par les vendeurs de viagra du monde entier. C’est après que ça se gâte, quand la journée de travail commence… jusqu’à ce qu’elle se termine, moment que j’aime par dessus tout, où je reprend le métro au pas de course, où je me plonge dans un roman, où je retrouve mon fils, où… Evidemment, JE PLAISAAAANTE, enfin j’exagère un peu quoi ! Mais j’ai pris conscience qu’une des principales raisons qui m’a fait quitter une vie professionnelle excitante pour une autre plus routinière, c’est le besoin de retrouver ces rituels. Ceux imposés par l’entreprise et ceux qu’on se fixe à soi même, « Dès que j’ai mon premier rendez-vous, je me fais un café ». Les moments d’intense activité comme les instants volés, un déjeuner avec une amie ou une séance de papotage devant la machine à café. L’assurance de savoir plus ou moins quand la journée de travail commence et quand elle se termine. On/off. C’est que depuis 3 ans, ma vie a pris une nouvelle perspective, le centre de gravité a changé, je ne suis plus le centre du noyau, maintenant c’est mon fils. Parce qu’il faut bien s’adapter à ses besoins et à ses horaires, aux imprévus et aux pipis dans la culotte, aux gastros et aux fièvres, aux petites bêtes et aux bosses, aux plans B et au système D, aux cauchemars et aux « veux pas dormir »… tout ça avec une réactivité, un sang-froid et des ressources à toute épreuve ! Bref, de quoi fournir plus que la dose nécessaire en matière d’excitation. Du coup, j’ai besoin de pouvoir chaque matin fermer la porte sur mon home sweet home pour rentrer dans un autre monde, me retrouver en terrain connu, loin des marécages, des sables mouvants, des précipices, des tsunamis et des tremblement de terre domestiques. Bien sûr l’entreprise, ce n’est pas que des rituels rassurants, c’est aussi du stress, de la pression, de l’insécurité, des conflits, des échéances, des abus, des échecs… mais tout ça n’est rien car, comme dit la pub Fiat, « la grande aventure, c’est la vie de tous les jours » ! 
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J
Merci à toutes d'avoir complété le débat de vos brillantes saillies et analyses... Je suis plus que jamais convaincue que le vrai challenge c'est de trouver un équilibre dans sa vie, réussir brillamment dans un domaine ou dans l'autre n'est finalement pas si difficile, le problème c'est que ça sous-entend souvent de sacrifier les autres domaines...  c'est comme ça qu'il y en a qui se retrouvent à 50 ans sur une montagne de thunes, tout en haut de la hiérachie, mais tout seuls !
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D
Je ne suis pas salariée et je n'ai pas d'enfant (ok, je ne suis pas vraiment concernée), mais je pense que, plus globalement, ça ressort d'un besoin de restructurer son quotidien.<br /> <br /> Par exemple, tu avais ta routine avant l'arrivée de ton enfant (même si la routine n'en était pas une au sens classique du thème, c'était quand même ce qui structurait ta vie), ça a été bouleversé par ta nouvelle vie de maman donc tu as réorganisé ta vie selon cela, en prenant un cadre professionnel moins flexible pour compenser justement cette augmentation d'imprévu dans l'espace privé (euh c'est une interprétation personnelle encore une fois hein).<br /> <br /> Sans avoir d'enfant et sans être salariée, il m'est arrivé plus ou moins la même chose l'année dernière dans mes études, dans une toute autre mesure, on est d'accord ;-) La diminution d'heures de cours et le travail personnel en augmentation m'ont obligée à changer mon mode de vie et à trouver un moyen de gérer ce gain d'espace horaire libre (pas d'obligation de se lever tôt le matin pour aller en cours par exemple). Ben j'ai pris pour habitude d'aller au cinéma le matin à la place et de travailler le soir, alors qu'avant, une fois les cours terminé, j'avais tendance à sortir le soir. <br /> <br /> Là, j'ai terminé mes études et je sais que je suis dans une période de transition où je dois me créer une nouvelle routine pour équilibrer mon mental. En attendant d'être salariée et de tenter la fameuse grande aventure? ;o)<br /> <br /> PS: j'ai mis mon adresse email cette fois... Même si je ne commente pas toujours tout de suite, tes billets m'intéressent beaucoup. Pour le célibat, je passe la main, je n'ai toujours pas résolu l'équation :-))
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A
Bonsoir Juliette,La vie est une grande aventure.. Il y en a pour quoi le boulot est une grande aventure aussi ! Je dois gérer une petite équipe, et bien la gestion humaine s'apparente peut-être à la vie de famille (d'ailleurs c'est bien cela que je dois rechercher dans ce boulot). Il faut jongler entre le client pour qui le planning est immuable, et les équipes qui ont leurs soucis d'humains, leurs dépressions, leurs crises d'urticaire ou d'hémorroïdes (beaucoup de petits bobos dans mon entourage, serait-ce le stress ?), ceux  qui ont des problèmes dans leur famille et s'absentent pour des durées indéfinissables. Quand ce n'est pas la vie qui leur cause des soucis, il faut que X fasse la gueule à Y et que Y me prenne à partie car il est le plus malheureux de la terre. Comme je n'ai pas d'enfants, le soir je retrouve le calme et les petits rituels de mon couple...Ce que tu dis me confirme donc ce dont je me doutais un peu. Si un jour j'ai des enfants, j'aurais sûrement du mal à continuer mon activité actuelle...
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D
Quand je rentre dans la chambre de miss E, je me dis que la grande aventure, c'est ici tout de suite ! La brousse, et la jungle à côté, c'est de la gnognotte.Ca c'est pour la blague, mais sinon, oui, la grande aventure c'est jour après jour qu'on la vit. Faire vivre son couple, ne pas s'enliser dans le quotidien, responsabiliser ses enfants et les aider à grandir, ne pas oublier les plus vieux, garder le contact.Que des défis !
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C
je suis encore loin d'être une mére mais je comprends ce que tu veux dire par le besoin de repères et de rituels. Je suis jeune mais pour rien au monde je ne renoncerais à certains.<br /> De même, j'ai un père entrepreneur et des beau parents de même, qui passent 7 jours sur 7 au boulot, 10 heures par jour. Effectivement ils seront pê plus riches que je ne le serais jamais. mais ne vont-ils pas un jour regretté ces heures enfuies?? Quid du dévéloppement personnel, de la vie sociale, des activités diverses et enrichissantes??
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