Chômage, licenciement, recherche d'emploi, nouveau job : Faire son deuil pour mieux rebondir
Première partie : Le processus de deuil dans la recherche d’emploi.
A l’époque où je cherchais du travail, j’ai assisté à un « Atelier sur le Deuil » organisé par le Club Accueil Cadres dont le rapport avec mon projet me laissait circonspecte. Et pourtant… cet atelier m’a permis de comprendre le pourquoi du comment et de débloquer la situation. Sans rien changer à mon CV ou à ma démarche, mon taux de retour a soudain explosé, les entretiens se sont multipliés et trois mois plus tard, j’avais carrément le choix entre deux jobs. Car trouver un emploi, c’est aussi et surtout une question d’état d’esprit. Pour développer la bonne attitude, il faut savoir faire le deuil, de son ancien job bien sûr, mais également parfois des conditions du licenciement, d’un concept de travail idéalisé ou obsolète, d’un destin tracé ou d’une certaine position sociale…
Certes, le chômage n’induit pas nécessairement une aussi profonde remise en cause. Parfois une simple mise au point, avec élaboration d’une démarche pro, d’un projet cohérent ou d'un blog, suffit à générer ce que la pensée systémique appelle un changement de type 1 « faire plus de la même chose ». Mais quand la situation se prolonge et qu’on se retrouve plongée dans un « marasme », il s’agit d’initier un changement de type 2 « faire plus avec moins », ce qui passe par un travail d’éclaircissement, d’identification des valeurs, de visualisation et d’intégration d’une nouvelle donne. Le processus de deuil se met alors en place et rien ne sert de brûler les étapes. C’est comme reculer pour mieux sauter. Chaque étape a son rôle à jouer pour passer d’un changement subi (la perte d'emploi) à un changement choisi (un nouveau travail).
Voilà donc le cycle des Etapes du Deuil d'Elizabeth Kübler-Ross (psychologue américaine pionnière de l’accompagnement des personnes en fin de vie) qui m’a permis de transformer mes difficultés en opportunités d’évoluer :
La perte d'un emploi, on s’y attend parfois, on peut aussi être félicité un jour et licencié le lendemain, dans tous les cas, c’est un choc qui nous laisse sidéré (1). Parfois, ce sont les difficultés à trouver un nouveau travail et l’indifférence du marché à notre égard qui nous sidèrent. On a d’abord du mal à y croire (2), on en veut à la terre entière, des patrons jusqu’au gouvernement (3), puis vient l’abattement (4) et la tristesse, la désillusion, le découragement qui vont avec. Enfin, la peur (5) : c’est là où même les plus courageuses d’entre nous peuvent devenir insomniaques. On se dit qu’on ne trouvera plus jamais du travail, qu’on ne pourra plus payer son loyer, qu’on finira à la rue… On est alors prête au marchandage (6), accepter un job alimentaire ou s’engager dans la légion, n'importe quoi pourvu qu'on n'ait plus à subir tout ça. Viens l’acceptation (7) qui permet d’analyser avec lucidité la situation, ses forces, ses faiblesses, les réalités du marché et de procéder aux réajustements nécessaires (8) pour prendre le chemin de la performance (9) jusqu’à atteindre son but : un nouveau job en ligne avec ses attentes (10). Un autre cycle commence alors dont nous parlerons à l'épisode suivant : Le processus de deuil dans la période d’essais.
Les étapes du deuil développés ici dans le cadre de la recherche d’emploi, vallent bien sûr pour tout autre deuil (comme celui de la fausse couche que j’ai déjà évoqué) et vos témoignages m’intéressent quel que soit la perte à laquelle vous avez été confrontée. Profitez de cet espace pour vous faire du bien tout en faisant du bien aux autres !