On n'est pas des Courges, opus IV, « Tout gérer sans péter un câble » : A vous de jouer !
Comme à chaque nouvel opus des Courges, je rame, je trime, je souffre, j’avance laborieusement jusqu’au seuil symbolique du mi-parcours, où enfin tout s’accélère pour atteindre une vitesse de croisière plus plaisante. Après la partie analytique « Je pige (enfin) tout » et avant de me lancer dans le chantier des solutions dans la partie où « Je passe à l’action », je voulais – fidèle à mes habitudes – vous mettre à contribution et m’enquérir des problématiques auxquelles VOUS êtes confrontés avec, éventuellement, VOS pistes de solutions (en n’hésitant pas à me proposer des liens vers des billets qui exposent ces idées – ailleurs ou chez vous – histoire d’enrichir le débat). Mais d’abord, à moi de lever le voile sur les thèses que je développe à travers les 80 000 signes (sur les 150 000 à livrer) déjà écrites :
Durant son processus d’émancipation, la ménagère ne se serait-elle pas fait un peu avoir ? Elle a acquis le droit de s’épanouir au-delà de son rôle de mère et d’épouse, d’accéder à tous les savoirs, de pratiquer quasi n’importe quel métier, de faire carrière, de chatouiller le pouvoir… mais happée par la course au « je veux tout ! », elle a oublié de renégocier le contrat avec ceux qui, dans leur immense majorité et en dernier recours, gardent les rennes de la société, de la politique et du monde, à savoir : les hommes !
On ne martèle pas impunément dans la tête des femmes que son prestige, ses valeurs et ses qualités passent avant tout par leur capacité à gérer leur foyer, à se montrer épouses dociles et irréprochables, à élever leur progéniture avec abnégation, sans marquer l’inconscient collectif féminin. Le conditionnement et l’atavisme ont distillés dans leur cœur deux puissants antidotes à toute velléité révolutionnaire: le perfectionnisme et la culpabilité.
Certes, la femme s’est émancipée de la tutelle masculine, mais elle reste toujours inféodée au regard des autres, aux attentes de la société et à sa propre perception du « moi idéal », d’où sa propension à s’inventer des complexes et à s’infliger une vie d’ascèse pour rester « dans le coup ». C’est que la femme ne se satisfait d’aucune demi-mesure et ne renonce à rien. Elle ne réfléchit pas en terme de satisfaction à des besoins primaires mais en terme de « on ne sait jamais », de « je devrais peut-être… », de « et si… »… Elle cherche à faire toujours mieux, toujours plus. Si d’aventure l’opportunité d’un peu de temps volé s’offre à elle, un flot de culpabilité a tôt fait de la propulser vers une nouvelle mission. Et soudain, rien ne devient plus urgent que de se débarrasser des toiles des araignées pendues au plafond qui la narguent, sous son nez !
Mais une journée n’aura jamais plus de 24 heures et à trop vouloir incarner la parfaite épouse, la mère irréprochable, l’employée modèle, tout en restant femme jusqu’au bout des ongles, la plus héroïque d’entre nous finit par saturer. Pour éviter le pétage de câble, elle doit apprendre à lâcher prise, à envoyer paître son « petit rat », à changer de perspective pour passer du « mon image, mon mari, mes enfants, mon patron, tous les autres et la paix dans le monde, d’abord » à un égoïste mais salutaire « moi, d’abord ! ».
Et vous, comment faites-vous pour « tout gérer sans péter un câble » ?
Quelles sont les difficultés et les résistances que vous rencontrez ?
Quels sont les moments de surchauffe ou les fusibles sont prêts à sauter ?
Quels éclairages aimeriez-vous trouver dans un guide anti-pétage de câble ?