A ceux qui voudraient qu’on « relativise »…
Comme solde de tout comptes de cette année 2015, j’aimerais partager avec vous les articles qui m’ont le plus touchés, suite aux événements du 13 novembre dernier. D’abord la chronique de David Abiker dans 01Net Magazine qui a su décrire le mieux ce que j’ai vécu et ressenti : Moi aussi #JeSuisDavidAbiker ! Ensuite l’image commentée du photographe Jérôme Delay dans Télérama illustrant parfaitement ce sentiment qui m’a étreint et pétrifié : celui d’être seule au monde ! J'aurais voulu joindre également un témoignage que, hélas, je ne retrouve plus : celui d’un journaliste étranger qui reconnaît avec pudeur que parfois, face à la souffrance d’une communauté dont on ne fait pas forcément partie, le silence vaut mieux que les généralités.
J’aimerais en particulier m’adresser à ceux qui nous exhortent à relativiser, arguant chiffres à l’appui qu’il y eut, qu’il y a, pire ailleurs, avec plus de morts et plus d’indifférence. Comme si notre douleur était illégitime et que nous n'avions pas le droit de ressentir ce que nous ressentons. Vous pouvez dire à un gamin qui ne mange pas sa soupe « pense aux enfants qui meurent de faim à travers le monde ». Vous ne pouvez pas dire à quelqu’un qui enterre et pleure ses morts « pense à tous les gens massacrés ailleurs dans le monde et qui n’ont pas droit à un enterrement première classe ».
Quand on est frappé par le deuil, on est submergé par un sentiment de fin du monde. Un sentiment forcément subjectif. Seule la reconnaissance de ce sentiment du pire peut nous soulager. Ce dont nous avons alors besoin c’est de compassion, d’empathie dans la tragédie. Si l'on n'est pas capable de ressentir ou d’exprimer cette empathie, il vaut mieux simplement se taire et prendre l'autre dans ses bras !