Comment je me suis réconciliée avec le GPS…

Publié le par Juliette

twintowers-1-.jpgToutes les grandes histoires d’amitié ou d’amour ne naissent pas forcément d’un coup de foudre. Parfois, c’est même le contraire, nous sommes pris par une sorte de répulsion, d’irritation viscérale qui fait que l’autre nous exaspère et nous insupporte d’emblée. C’est vrai en particulier quand il est trop différent de nous, quand il nous insécurise, nous remet en cause par un effet miroir inconscient. Il arrive cependant qu’avec le temps, on apprenne à le connaître et à l’apprécier, on s’enrichit des différences qui au départ nous exaspéraient et ces complémentarités finissent par fonder des attachements parmi les plus solides… comme c’est sans doute actuellement le cas entre GPS et moi !
Souvenez-vous de la conclusion amère et pessimiste que j’avais tiré du 1er week-end passé ensemble, alors que je me posais la question existentielle :
Le GPS va-t-il assurer la paix des ménages ou précipiter leur perte ?
Force est pourtant de reconnaître que l’appareil était moins en question que le trouble dont mon mari et moi-même souffrons : la modedemploiphobie qui fait qu’aujourd’hui encore, quatre ans après l’acquisition d’un micro-onde dernier cri, nous ne savons toujours pas comment décongeler les aliments, rebutés par un mode d’emploi de l’épaisseur d’une bible et au discours si abscons qu’une formation Bac+5 semble requise ! Mais cette fois-ci, mon mari échaudé par la perspective d’un divorce imputable au maudit appareil pris le taureau par les cornes, potassant le mode d’emploi comme il se doit et depuis, j’avoue que notre ménage à trois a de quoi faire pâlir Jules et Jim.
Le-Luxembourg.jpgLes défauts qui jadis nous contrariaient à présent nous amusent, ils font partie de la personnalité de notre ami GPS et c’est avec un sourire que nous accueillons sa naïveté, son optimisme, sa confondante assurance quand il estime à 17 mn le parcours Vincennes- Neuilly comme si le trafic n’existait pas et que le périphérique était une autoroute. Mais nous avons aussi découvert en lui des ressources, un sens de l’initiative et une flexibilité que nous ne lui connaissions pas.
Il n’hésite plus aujourd’hui à nous proposer des sites touristiques et des points de vue remarquables sur notre route, il sait nous indiquer la station essence la plus proche… sans pouvoir nous signaler la moins chère, mais ça viendra ! Il nous dit gentiment de ralentir quand nous dépassons la vitesse autorisée. Il occupe et amuse notre rejeton, lui donnant l’illusion d’une conversation à chaque fois qu’il parle (mais comment expliquer à mon fils qu’on ne peut pas « faire parler » son ami « Tournez à gauche, tournez à droite » quand la route va tout droit ?).
Plus que tout, il a su s’adapter à notre tempérament et à notre goût pour les routes pittoresques et les chemins de traverse. Il suffit de programmer le trajet « le plus court » (rarement le plus rapide, mais presque toujours le plus joli) et voilà que notre GPS nous emmène par monts et par vaux, nous embarque dans les voies les plus improbables, nous fait sillonner des routes qui semblent s’enfoncer en pleine campagne. Et si la rébellion nous prend, qu’une pulsion nous pousse à prendre tout droit au lieu de tourner à gauche, le GPS ne s’énerve pas, n’insiste pas, s’adapte, corrige et présente une alternative pour nous mener quand même à bon port. Quel bonheur de s’égarer ainsi, tout en sachant, qu’au bout du compte, nous arriverons à bon port. Le nez en l’air, on oublie cartes et destinations, pas de stress, cool, zen, lexomyl…  Avoir l’impression d’être totalement perdus tout en sachant qu’on ne l’est pas est un luxe que seul le GPS permet, ça vaut bien une déclaration d’amour, non ?

Publié dans Nos Amis les Hommes

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Z
C'est la 1ère fois que je visite ton blog, c'est très sympa je repasserai de temps en temps @+
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D
et dans les avions, ils ont un GPS ?
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D
Bonjour Juliette!<br /> Ton article m'a amusée, une fois de plus! personnellement l'invention du GPS fut pour moi une délivrance, un peu comme la partie manquante de mon cerveau que je pourrais transporter à loisir!<br /> Et nous nous rejoignons aussi sur un point: je suis moi meme mode d'emploiphobique!!!<br /> gros bisous<br /> Deborah
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N
Oui mais pour demander sa route à un canasson faut  être fortiche ! Chapeau bas Juliette ! (merci pour la photo elle est cholie)<br /> Et je fais une rectification de taille : je ne "survis" pas sans portable, je vis ! (du moins je crois...) De toute façon, vu la taille de plus en plus minuscule de ces bestioles et surtout vu la taille des paluches que je me paye, il y a une incompatibilité on ne peut plus croissante entre nous (déjà que sur ma jolie calculatrice XXL j'ai du mal à pas me gourer de touche...)
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N
Oui mais pour demander sa route à un canasson faut  être fortiche ! Chapeau bas Juliette ! (merci pour la photo elle est cholie)<br /> Et je fais une rectification de taille : je ne "survis" pas sans portable, je vis ! (du moins je crois...) De toute façon, vu la taille de plus en plus minuscule de ces bestioles et surtout vu la taille des paluches que je me paye, il y a une incompatibilité on ne peut plus croissante entre nous (déjà que sur ma jolie calculatrice XXL j'ai du mal à pas me gourer de touche...)
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