Weight Watchers ou le retour de l’enfant prodigue
Comme je l’ai déjà raconté ici, depuis ma première grossesse, j’ai laissé filer mon corps, en trouvant maintes excuses pour remettre à plus tard un hypothétique régime. Deux accouchements et une fausse couche plus tard, me voilà avec 20 kilos à perdre ! Dire qu’il fut un temps où je me rendais malade pour mes 6 ou 7 kilos de trop et que je frisais la syncope quand la balance approchait des 70 kg alors que j’en ai 15 de plus aujourd’hui. Mais c’est un des grands paradoxes du surpoids, réel ou imaginaire : 2 ou 20 kilos de trop ont le même poids dans la tête et peuvent provoquer une détresse similaire. Comme souvent quand il s’agit de changer un comportement, il m’a fallu attendre que la situation devienne intolérable pour me reprendre en main et agir. Car le pire, c’est que je sais très bien quoi faire : Il suffit que je retourne chez Weight Watchers, mon coach minceur comme ils disent, ma secte pourrait-on croire à me lire… Non qu'ils aient trouvé la solution miracle - leur programme fait maigrir comme tout régime… et regrossir dès qu’on en sort et qu’on recommence à faire n’importe quoi, comme pour tout régime – mais au moins a-t-il le mérite d’être fun et proche d’une alimentation équilibrée normale. C’est avec Weight Watchers que j’ai appris à manger, de façon saine et ludique, que j’ai découvert que régime n’était pas forcément synonyme d’ascèse, de frustration et de privation… et que, accessoirement, je suis passée du ghetto des « grosses » au paradis des « grandes, blondes et minces » (le jour où je fus qualifiée ainsi, je vécu un des instants les plus profondément jouissifs de mon existence).
C’était il y a 20 ans, l’enjeu n’est plus le même à présent, je ne me mesure plus à Claudia Schiffer et dans 20 ans, je serais comme cette vieille assise sur un banc à Nice qui dit à sa copine « Tu te souviens, quand on était jeunes et qu’on voulait ressembler à Brigitte Bardot ?... Eh bien, ça y est ! ». Certes l’essentiel est ailleurs mais ma complaisance vis-à-vis de l’empattage de mon corps tient de l’immaturité, de la régression adolescente, à l’époque où je n’étais qu’une tête sans aucune conscience de mon corps.En l'oubliant à nouveau, je me suis coupée d’une partie de moi-même. Il est aujourd’hui grand temps de regagner mon intégrité et de témoigner à mon corps le respect qu’il mérite.
C’est ainsi donc que je me suis retrouvée il y a deux semaines sur les bancs de Weight Watchers, étreinte par l’émotion, fière et sûre de moi, avec la sensation d’être exactement là où je devais être. Un peu comme si, en franchissant ce pas, j’étais déjà à moitié arrivée. Je sais que pour perdre mes kilos en trop, il « suffit » que je suive le programme, avec rigueur, persévérance, sans me presser et sans me prendre la tête. J’ai 21 points à gérer chaque jour (chaque aliment ayant une valeur en points, pas de menu imposé, de met banni, de calcul calorique) et je vais déployer ma créativité, tester mille recettes pour présenter à ma famille de délicieuses plâtrées en annonçant un rapport qualité gustative/prix calorique défiant toute concurrence. Je vais m’amuser à remplir mon petit carnet alimentaire, à compter mes points, à jongler avec les options (si ce régime me va si bien c’est aussi qu’il flatte ma listophilie compulsive). Au niveau du programme, je suis en terrain connu (même le prix de la séance n’a pas changé) mais ravie de constater que Weight Watchers ne se repose pas sur ses lauriers et s’ingénie à injecter des nouveautés pour toujours plus de simplicité, de plaisir, de déculpabilisation… La dernière en date, c’est 18 aliments à consommer « à satiété » (avant, ils appelaient ça « à volonté » mais ils ont du se rendre compte qu’il ne fallait pas tenter le diable) tels que pâtes, riz, pomme de terre… en plus des fruits et des légumes qui, à quelques exceptions près, restent toujours « gratuits » (les adhérentes tendent à utiliser un jargon qui peut surprendre les non initiés, « gratuit » veut ainsi dire sans point à comptabiliser, « trop cher » voulant dire l’inverse, on renoncera ainsi aux raviolis fourrés au fromage – même si, dans l’absolu, on y a droit – vu qu’ils « coûtent » 22,5 points et explosent le « crédit » du jour).
On pourrait se demander, au vu de mon expertise weight watcherienne et d’une méthode que je connais visiblement par cœur (profitez-en d’ailleurs pour me poser vos questions en commentaire), pourquoi je ne me débrouille pas toute seule, en quoi ais-je « besoin » de Weight Watchers ? Parce que, justement, je n’y arriverai pas toute seule, je tiendrai deux ou trois semaines et puis j’en aurai marre, je commencerai à faire des entorse, puis à abuser, puis finalement, sans même m’en rendre compte, à ne plus du tout « faire attention ». Il suffira d’une tentation, une fête, un dîner trop copieux, pour tomber dans l’engrenage… dont la réunion hebdomadaire me préserve. Car le « plus » de Weight Watchers reste quand même cette réunion avec des femmes (et rares hommes… ainsi qu’une espèce incongrue dont on se dit qu’elle doit perdre un os pour maigrir plus) partageant les mêmes faiblesses et objectifs, où l’on peut rigoler, se moquer de soi-même, parler de ses coups de mous comme de ses réussites, chercher un coup de pouce ou une piqûre de rappel. Mais moi, j’ai le truc en plus, un moyen supplémentaire pour entretenir ma motivation, à savoir : mon blog ! Pas folle la guêpe, j’ai attendu de perdre mes 2,3 premiers kilos pour être sûre de mon coup plutôt que d’annoncer crânement un régime tombé aux oubliettes dix jours plus tard (n’oublions pas que 1/3 des bonnes résolutions ne survivent pas la semaine). Je compte donc sur vous pour me soutenir. Comment ? En suivant mes progrès dans la colonne de gauche et en me laissant un commentaire en fonction de la tendance du jour… A raison de 500 g perdus en moyenne par semaine, si tout va bien et un peu grâce à vous, cette rubrique s’autodétruira à l’anniversaire de mon cadet, le 4 août 2008 !