Séjour bien-être à 3 heures de Paris : Découvrez le charme discret, paisible et raffiné du Luxembourg
Moi, pour me sentir en vacances, j’ai besoin de passer une frontière et d’être plongée dans une autre culture, une façon de vivre, un parlé différents et même pour un pays rikiki comme le Luxembourg, le dépaysement fonctionne.
Un « pays » qui s’appelle « Grand Duché » et ce n’est pas pour rien : de l’architecture à la nature, en passant par les routes et les sites touristiques, tout est nickel, propret, spacieux, bien entretenu, bourgeois en toute simplicité…
un peu comme une petite Suisse, le cosmopolitisme assumé et la franche sympathie en plus.
Dès qu’on rejoint la brouillonne Belgique voisine (c’est encore le Luxembourg, mais une province belge et non plus le Grand Duché), c’est la joyeuse anarchie et on ne trouve plus une maison qui ressemble à l’autre. Au Luxembourg, tout respire l’harmonie, la sérénité, le raffinement, le grand art d’être un petit pays, membre fondateur de l'ONU, de l'OTAN et de l'Union européenne quand même. Ça sent le riche mais avec discrétion… et voilà que j’apprends que son PNB par habitant est le plus élevé du monde (curieux que Johnny n’y ait pas encore jeté son dévolu) et ce, pour une nation fondée sur le talent à « vivre ensemble » à 36% de taux d’immigration... de quoi bousculer quelques idées reçues !
D’ailleurs, en arrivant au Luxembourg, tour à tour intégré aux Pays Bas autrichiens, département français, état indépendant de la confédération germanique, garnison prussienne, ardemment convoité par la Belgique une fois, avant de voir son « indépendante perpétuelle » garantie par traité en 1867, on ne sait trop sur quel pied danser, allemand ou français ? Trois langues officielles, des magasins à la devanture tout en français qui jouxtent ceux affichant leurs promos dans la langue de Goethe, un patelin comme Eselborn, à consonance germanique, à côté du village de Trois Vierges, fleurant la francophonie, un accent local et un dialecte qui semblent bien familiers à une alsacienne comme moi… C’est finalement la photo du souverain tout droit sorti d’un film de Sissi l’Impératrice trônant sobrement à l’entrée d’un des châteaux luxembourgeois si merveilleusement restaurés et mis en valeur, qui aura chassé mes derniers doutes : Nous sommes bien dans un pays germain… Comparé au portrait de Chirac (et je n’ose même pas imaginer celui du nain qui va le suivre), la classe cinéphilique et le port altier de son altesse royale Henri Ier de Luxembourg (de son nom complet : grand-duc de Luxembourg, duc de Nassau, prince de Bourbon-Parme, comte palatin du Rhin, comte de Sayn, Königstein, Katzenelnbogen et Diez, vicomte de Hammerstein, seigneur de Mahlberg, Wiesbaden, Idstein, Merenberg, Limburg et Eppstein mais ça fait un peu chargé sur la carte de visite) m’ont donné soudain une envie folle de devenir moi aussi luxembourgeoise, histoire de fusionner enfin les parts germaines et françaises qui cohabitent en moi !
Les hasards d’Internet nous ont fait atterrir dans la belle ville de Clervaux, au creux d’une vallée verdoyante, point de chute idéal pour découvrir les Ardennes luxembourgeoises, une grande toile de routes pittoresques entres eaux, forêts et châteaux.
Mais si j’ai choisi la formule découverte avec dîners/soins/SPA de l’hôtel Koener c’est aussi pour profiter des infrastructures sur place et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas été déçu. Outre la piscine avec jacuzzi, cascades et trombes d’eau, la salle de sport jouxtant un espace relaxation untra-confortable, l’hôtel propose dans un complexe sauna/hammam/douche à thème/caverne saline… comme je n’en ai jamais vu ! Certes, le nudisme de rigueur a quelque peu surpris mon mari qui s’est fait remarquer en portant ostensiblement sa serviette autour de la taille (comme quoi, même les frontières les plus proches ne freinent en rien le choc des cultures). Pour sa défense, je dois reconnaître que c’est plutôt troublant de se retrouver au dîner face à quelqu’un dont les couilles pendouillaient sous notre nez quelques heures auparavant. Mon fils, quant à lui, a découvert avec ravissement les saucisses locales, alternant allègrement fricadelles-frites, pain-fricadelles et frites-fricadelles (la nourriture équilibrée, c’est pas encore pour cette fois-ci).
Et moi, avec le TGV Est qu’on nous promet depuis 20 ans et qui deviendra enfin une réalité en juin, je me vois déjà faire un petit saut à Luxembourg-ville, car visiter un pays de quelques 2500 km2 (soit moins du tiers de l’Alsace, la plus petite région française) en ratant la capitale, c’est quand même un comble !